Carnet n°46 – Sumatra : de Padang à Bukittinggi | On Part Quand ?

Nous quittions la Malaisie après une dizaine de jours passés à Tioman Island. Depuis Kuala Lumpur, nous prenons un avions direct pour Padang puis un bus pour Bukittinggi sur l’île de Sumatra, l’île la plus à l’Ouest de l’Indonésie.

Premiers pas en Indonésie : Padang à Sumatra

Quand nous sortons de l’aéroport de Padang, l’ambiance ici paraît différente de celle que l’on a connu depuis plus d’un mois en Malaisie. Un chauffeur de taxi et un conducteur de bus nous accostent pour savoir où nous allons. Nous ne savons pas très bien nous-mêmes donc nous décidons de prendre le bus.

Nouveau pays, nouvelle monnaie et nouvelle façon de conduire ! Ici la conduite paraît beaucoup plus chaotique. Le chauffeur passe d’une file à l’autre en klaxonnant, il n’y a pas de priorité ni de ceinture de sécurité. Tout cela a un petit air de Bolivie ou de Laos. Le chauffeur de bus nous indique où descendre et nous nous mettons en route pour trouver un hôtel repéré la veille. En chemin déjà des personnes nous saluent et nous sourient. Il semblerait même que les voiture s’y mettent à coup de klaxon !

bukittingi

« Hello Mister ! How are you Mister ? »

Le soir venu, nous sortons pour tâter l’ambiance de la ville et nous sustenter. Dehors, il fait un peu moins chaud mais c’est toujours la folie dans les rues. Nous marchons sur les trottoirs défoncés jusqu’au Pasa Raya, le marché de la ville.

C’est un bain de foule qui nous attend, tous les 10m les gens nous abordent pour nous dire bonjour, nous vendre un truc où nous présenter leur bébé. Puis il y a tout ces minibus affublé de couleurs et d’inscriptions dans tous les sens. La musique à fond, les décorations à foison, plus ils font de bruit mieux c’est. Ce sont les microlet, un peu comme les collectivo en Amérique du Sud, ils servent à se déplacer dans toute la ville pour pas grand-chose. Il paraît qu’ici, ils sont spécialisés dans le tuning, d’où leur allure aussi particulière !

padang sumatra

Nous nous installons à la table d’un restaurant local. Nous n’avons pas croisé une tête d’occidental. Et les locaux, eux, passent leur temps à nous fixer. On distingue trois types de personnes : ceux qui osent nous adresser la parole et nous interpellent dans la rue « hello mister ! How are you mister ? », ceux qui nous fixent et qui, dès lors que nous leurs adressons un sourire nous le renvoie puissance mille, puis ceux qui nous fixe mais tourne le regard si nous les repérons. C’est assez étrange cette sensation de ne pas pouvoir passer inaperçu dans la rue ! Quoi qu’il en soit, nous ne détectons aucune agressivité ni méchanceté chez eux, ils sont juste curieux, amusés, étonnés de nous voir ici dans les rues de cette grande ville agitée.

Petit tour guidé de Padang avec Benny

Le lendemain nous rencontrons Benny, un indonésien qui parle parfaitement anglais. Il nous propose de nous emmener, en fin d’après midi lorsque les fortes chaleurs sont passées, faire un tour dans la ville pour aller voir le quartier antique et d’autres points d’intérêt.

guide padang

Le rendez vous est pris à 16h. Nous retrouvons Benny à l’hôtel et il nous présente son moyen de locomotion principal : un vieux vélo sans frein équipé d’un side car. Je monte dans la remorque et Arnaud s’asseoit sur le porte bagage. Benny nous conduit. On ne s’attendait pas à ce qu’il nous conduise sur son vélo mais c’est plutôt drôle.

Nous nous insérons dans la circulation chaotique. Les voitures et les nombreux scooteurs nous évitent par la gauche et par la droite tout en nous faisant des signes amusés. On ne compte plus le nombre de salutations, blagues, rires et autres regards de surprise. Il nous emmène en bord de mer, là ou les bateaux de surf et de pêche sont amarrés. On y rencontre son cousin qui nous parle un peu de ses séjours de surf sur les îles voisines. Nous sommes dans l’ancien quartier de l’époque colonial hollandaise. Les maisons sont laissées à l’abandon et on se dit que c’est dommage. En réinvestissant et rénovant toutes ces grandes demeures, Padang pourrait jouir d’un quartier touristique mignon au bord de l’eau.

bukittinggi

canaux padang

Premier coucher de soleil indonésien

Le soleil est en train de se coucher. Les couleurs flamboyantes dans le ciel nous interpellent. Elles changent toutes les minutes. On demande alors à Benny de nous emmener à la plage pour pouvoir mieux en profiter qu’au milieu du trafic incessant. Devant la petite plage, on s’installe sur un mur bien à l’abri de la marée montante. On profite du spectacle, c’est magnifique.

sumatra

Dans l’obscurité moite, nous décidons d’aller manger ensemble avant de retourner à l’hôtel. On demande à Benny de nous emmener dans un restaurant local où l’on pourra manger soit du poulet soit le fameux bœuf rendang. On s’installe à la table d’un stand de rue où il y a déjà pas mal de monde. Le serveur nous apporte nos plats : 2 assiettes garnies de riz, fruits du jackier, aubergine revenues à la poêle, chips de crevette accompagnées de poulet en sauce pour Arnaud et d’un bœuf rendang pour moi. La sauce rendang c’est une spécialité de la ville préparée à base de cacahuètes, citronnelle, gingembre et autres épices. C’est très bon mais ça m’arrache les papilles !

Départ pour Bukittinggi au coeur du pays minang

Le lendemain à midi, nous quittons notre chambre d’hôtel pour prendre un bus jusqu’à Bukittinggi notre première véritable étape à Sumatra. Pour aller jusqu’à l’endroit d’où partent les bus nous devons monter dans un mikrolet orange et noir. À l’intérieur les baffles nous assomme de pop-rock indonésienne pendant que le moteur du véhicule rugit à chaque mètre. On a du mal à tenir en place sur les banquettes tellement les coups de freins et d’accélération sont violents. La porte grande ouverte, ils auraient certainement dû penser à ajouter deux ou trois barres auxquelles on aurait pu se tenir !

Bukittinggi n’est pas une ville très agréable. Comme à Padang, les routes sont défoncées, le trafic monstrueux et les pétarades des scooters insupportables. Nous trouvons quand même un endroit agréable ou séjourner pour quelques jours.

Ici c’est censé être le coin touristique de Sumatra… néanmoins il n’y a aucun touriste à vue. Et les gens, ici non plus, ne peuvent s’empêcher de nous fixer, de se retourner sur notre passage et de nous interpeller. On a bien l’impression que ça sera partout comme ça à Sumatra !

Nous prenons une journée pour faire petit tour dans la ville, on va sur la place principale ou trône une tour d’horloge issue de l’époque coloniale hollandaise. Nous tentons notre chance au musée militaire fermé puis découvrons le canyon au dessus duquel la ville s’est construite. Rien d’exceptionnel mais la journée n’est pas déplaisante.

Puncak  Lawang et le lac maninjau

Le lendemain,  nous louons un scooter à notre hôtel pour la journée. Nous allons faire un tour à quelques kilomètres de la ville, près du lac Maninjau. Pour sortir de la ville, c’est sportif. Le trafic est hyper encombré : c’est jour de marché. On a l’impression que les locaux ne savent pas conduire de voiture, que les scooters sont imprudents et que les minibus sont impatients. On se fait quelques petites frayeurs mais parvenons à quitter la ville sans mauvaise surprise.

La route nous fait découvrir un paysage de campagne plutôt agréable et joli. Autour de nous des rizières au milieu desquelles trônent ça et là quelques maisons en bois. En arrière plan, les montagnes et volcans imposants qui siègent tout autour de Bukittinggi. Le traffic est moins dense, c’est plus facile de circuler.

Nous nous rendons au Puncak Lawang, un petit sommet aux abords du lac qui permet d’en avoir une belle vue de haut.

Nombreux sont les indonésiens venus profiter d’un pique nique en famille au sommet. Comme d’habitude tout le monde nous salue, nous souris. On a même reçu une invitation à se joindre a un pique nique.

lac maninjau bukittting

Ensuite nous enfourchons notre bolide pour aller manger près du lac. Après avoir descendus les 44 lacets qui nous y mènent, nous découvrons par hasard une terrasse sympa de restaurant au bord du lac. On se régale d’un bœuf rendang et d’aubergines grillées puis nous reprenons la route car la pluie nous menace.

Dans le trafic chaotique du retour nous perdons notre sang froid à plusieurs reprises face aux « crazy drivers » ! Pire qu’en Colombie, la circulation ici est anarchique, du grand n’importe quoi que seul un local peut comprendre. Nous rentrons épuisés, contents de pouvoir nous installer sur un lit confortable pour regarder une série !

Passer une nuit à la vallée d’Harau

Après une journée de repos, nous décidons d’aller passer une nuit dans la vallée d’Harau, une région voisine de Bukittinggi au milieu des rizières. Nous ne mettons pas trop longtemps pour y arriver malgré la pluie qui s’est invitée. Lorsque nous arrivons à Harau, le ciel est gris mais la pluie à cessée, nous pouvons chercher un endroit où dormir et manger tranquillement.

On s’installe dans un hôtel composé de petits bâtiments d’architecture traditionnelle Minangkabau, l’ethnie régionale. Ces grandes demeures en bois avec leur toit rappelant des cornes de buffles sont majestueuses et imposantes. Malheureusement, le prix pour dormir dans ces logements est bien trop élevé pour nous, nous nous contentons donc de la petite hutte la moins chère un peu en retrait sur le beau terrain. C’est rustique, sommaire et ça sens l’humidité, nous n’y resterons qu’une nuit.

vallée harau

Les cascades ne sont pas belles

La région est réputée pour ses cascades qui chutent depuis la cime des falaises abruptes qui jalonnent la région au milieu des rizières. Nous partons donc découvrir la première, la plus proche de notre hôtel.  Nous sommes déçus quand nous comprenons que la cascade n’a rien à voir avec une oasis protégée dans la jungle où l’eau claire jaillissant de la roche s’échouerait dans un bassin naturel formé au sol grâce à la force de l’eau… non. C’est en suivant la route bétonnée que nous arrivons à la cascade. L’endroit est pris d’assaut par des dizaines de jeunes indonésiens qui se baignent dans une eau marron au bord de la route sous le regard amusés de leurs parents et amis.

vallée harau

Rien à voir avec le petit paradis auquel nous nous attendions. Les abords de la cascades ont été aménagés pour laisser la place à quelques guitounes de s’installer et aux voitures de se garer. L’endroit est dénué de charme, les détritus ne sont pas bien loin et la proximité de la route termine de nous décidé à  faire demi tour. La pluie nous menace de nouveau, nous rentrons nous mettre à l’abri en attendant que ça passe. Nous sortirons de notre torpeur quelques heures plus tard, la faim au ventre. Plus d’électricité dans le village, nous rejoignons le premier petit restaurant à la frontale en espérant que l’électricité se rétablira bientôt.

Au revoir Bukittinggi

Le lendemain, nous préparons nos sacs et partons voir les trois autres cascades environnantes avant de reprendre la route pour Bukittinggi. En y arrivant, nous sommes une nouvelle fois déçus : le scénario de la vieille se répète. Les cascades tombe dans des bassins de bétons où l’eau est marron (sûrement dû à la pluie…), les déchets jonchent le sol foulés par des centaines de personnes venues passer le week-end dans la région. Et pour couronner le tout, la pluie, toujours la pluie. Nous faisons demi tour, nous faisons prendre en stop par un couple qui nous dépose dans la ville dans laquelle nous pouvons reprendre un bus pour Bukittinggi. Nous les remercions chaleureusement et retournons « à la maison », dans le petit hôtel charmant que nous avions quitté deux jours avant.

Le lendemain nous quittons Bukittinggi pour rejoindre Medan, plus au nord. Nous avons prévu de prendre l’avion, s’évitant ainsi 20h de bus interminables sur une route défoncée et sinueuse.

Bon à savoir

Comment se rendre à Bukittinggi ?

Depuis Padang : Prendre le bus à l’arrêt « Bakso » sur la grande route qui mêne à l’aéroport. Demandez au microlet de vous déposer à Bakso (4000 RPH). Mini  bus orange pour Bukittinggi 20 000 RPH/pers (~1,50€)

Où dormir à Bukittinggi ?

Bamboosa Guesthouse : personnel très gentil, chambre confortable avec sdb privée. Très bon standing, petit dej inclus. 225 000 RPH la nuit (~15€). Possibilité de louer un scooter sur place.

Continuer la lecture :

Pin It on Pinterest

Share This