Après 3 semaines de volontariat dans le canyon de combeima, près d’ibague, nous quittons notre nouvelle famille colombienne pour nous rendre à la réserve Rio Claro à quelques heures de là. Escale tranquille dans une réserve naturelle jolie et oubliée des touristes internationaux.
L’heure du départ a sonné
Nous avons donc fini par quitter Ukuku. Non pas sans une petite larmichette je dois bien l’avouer. On fait une dernière bise à Truman et à Annie et on file avec nos gros sacs sur le dos. On descend ce kilomètre et demi pour la dernière fois. Dans ma tête je dis au revoir aux vaches qui paissent tranquillement sur le chemin et on se dit que nous n’aurons plus besoin de monter les courses jusqu’au lodge.
Nous ne sommes pas tristes de partir. En fait, nous nous étions rendus compte que l’heure était venue de partir. C’est l’un des avantages que nous avons en voyageant à notre rythme : nous ne sommes pas frustrés de quitter des personnes que nous apprécions. Toutes les bonnes choses ont une fin et nous avons le pouvoir de décider du meilleur moment possible pour partir. Ce moment juste avant d’en avoir marre, quand la courbe de la nouveauté et de l’excitation à atteint son summum, juste avant qu’elle ne nous entraîne dans sa chute vers l’ennui, la contrainte et la démotivation. Nous gardons en nous ces riches souvenirs de nos moments passés à Ukuku et c’est tout excités par la nouveauté que nous reprenons la route et notre vie de backpacker.
Désagréments de passage sur la route vers la réserve Rio Claro
Un long trajet nous attend jusqu’à la réserve du Rio Claro où nous avons décidé de nous rendre, sur les conseils de Truman. Nous attendons la buseta devant la petite école de Juntas pour nous rendre à Ibagué. En ville, nous retraversons le centre comme nous l’avions fait 17 jours plus tôt mais cette fois nous retournons au terminal de transport. On réserve notre place dans le premier bus en direction de La Dorada, le trajet va durer environ 3h.
A La Dorada, petit village sans intérêt aucun, au moment où nous nous apprêtons à sortir du bus pour prendre un autre moyen de transport jusqu’à la réseve Rio Claro (puisque nous arrivions au terminal), le chauffeur de bus nous propose de nous emmener à un endroit un peu plus haut dans le village où nous pourrons prendre autre chose que les voitures qui attendent patiemment les touristes qui sortent du terminal.
Il a l’air sympa, on attend donc que le bus reparte. Il nous dépose devant une sorte d’air d’autoroute où les bus des grandes lignes font une halte. Vous savez, ces gros bus hyper climatisés et confortables que l’on prend habituellement pour faire des trajets de nuit ? Un homme s’approche de nous, nous demande où nous allons, on lui dit que nous allons à Rio Claro et là il nous annonce un prix complètement fou de 60 000 pesos pour faire 2h de trajet… on comprend qu’on s’est surement fait un peu avoir en acceptant la proposition du premier chauffeur de bus.
On se retrouve donc là, au milieu de cette route, face à ces deux gros bus ultra premium à ne pas avoir d’autres solutions que de monter dedans pour atteindre notre destination finale. Il nous en demande donc 60 000 pour des raisons qui encore aujourd’hui me paraissent bien obscures. On lui fait comprendre que nous ne comprenons pas ce prix prohibitif puisque nous venons de faire 3h de trajet pour la moitié du prix. Le gars finira par nous laisser monter pour 50 000… On a les boules mais on a pas le choix. On monte dans le bus, on s’installe façon clandestin sur des places déjà attribuées et on espère vivement que le bus nous arrêtera à destination !
Après 1h30 de trajet, le bus nous jette au bord de la route, devant les portes de la réserve Rio Claro. Il est 17h passée, la nuit est en train de tombée, nous sommes au milieu de nulle part, nous n’avons presque plus de liquide et nous n’avons pas de réservation. Tout va bien. La gardienne nous laisse entrer et nous pénétrons dans l’enceinte de la réserve. Nous devons marcher un kilomètre pour arriver jusqu’à l’accueil de l’unique hôtel et ici le climat n’est plus vraiment le même qu’à Ukuku !
On arrive à l’accueil, dégoulinant de transpiration, nos cheveux collés sur le front à cause de l’effort et de cette chaleur torride. Heureusement, nous sommes en basse saison, ils ont de la disponibilité. La réceptionniste nous indique donc le chemin pour accéder à notre chambre pour les deux prochaines nuits : encore 15 minute de marche, sac sur le dos, et lampe sur le front. On longe un ruisseau, on passe sous des cavités rocheuses, on entend les chants bruyants des insectes de la nuit.
Une journée dans la réserve de Rio Claro
La réserve Rio Claro est une réserve privé. On y trouve un seul hôtel-restaurant et les bureaux des activités à y faire. Venir à Rio Claro c’est aussi se couper du monde pendant ces quelques jours puisque ici il n’y a ni internet ni réseau téléphonique. vous êtes nourris et logés et vous pouvez faire les activités que vous désirez parmi celles qui sont proposées. La spécificité de la réserve du Rio Claro c’est qu’on y trouve des formations de marbre partout. Le rio est tapi de marbre et aux alentours on y admire des formations rocheuses impressionnantes au milieu de la jungle.
Le lendemain, bien reposés, nous allons dévorer notre petit déjeuner et nous renseigner sur les différentes activités. Comme d’hab on est long à la détente et les départs du matin sont sur le point de s’achever nous devons donc remettre l’activité à l’après midi. On a le choix entre rafting, tyrolienne, via ferrata ou visite de la caverne. On opte pour cette dernière : 3h de ballade à travers la caverne de marbre.
Nous prenons la matinée pour nous balader dans la réserve. En plus des activités, certains lieux ont été mis en évidence sur le plan. On marche à travers la jungle, sur le chemin bien délimitée et on arrive jusqu’à la Playa Manantial, décrite comme le lieu le plus beau de la réserve. En effet, c’est pas dégueu :
On apprend d’ailleurs que la petite cascade que l’on voit n’est rien d’autre que la sortie de la caverne que nous allons visiter cette après midi.
Nous sommes seuls, on se baigne, on profite du soleil jusqu’à ce qu’une heure plus tard, d’autres touristes arrivent. On remballe nos affaires et on leur laisse la place, de toute manière, c’est presque l’heure de manger ! Après notre bandeja nous allons chercher nos frontales et nous habiller pour la visite de l’après-midi.
Alors que ce matin les moniteurs n’étaient pas surs de pouvoir maintenir l’activité, il se trouve que cette après-midi on est bien plus que prévu. On se retrouve embarqué avec une famille colombienne COMPLÈTE (environ 15 personnes) ce qui comprend donc les jeunes enfants et les grands-mères.
Et en route vers ce qui sera certainement notre expérience la plus… décevante et dégoûtante de tout notre séjour en Colombie.
Un rio pas très claro
Pour commencer, il faut se rendre à l’entrée de la caverne. Pour cela, nous traversons pendant pas moins d’une heure une forêt primaire et une forêt secondaire. On est littéralement au milieu de la jungle. Les chants des oiseaux et des cigales nous entourent et nous essayons de nous frayer un chemin à travers les nombreux rochers qui jalonnent le terrain. Nous sommes beaucoup dans le groupe, nous sommes donc lents et ce que nous aurions pu parcourir en une trentaine de minutes, nous le parcourrons en un peu plus d’une heure.
Nous arrivons enfin à l’entrée de la caverne. Le guide nous fait ses recommandations de sécurité et en avant, nous pénétrons enfin dans la cavité sombre. A la queuleuleu on descend un par un, les pieds dans l’eau, lampe vissées en position allumée. Et puis on avance. Dès les premiers mètres, des cris bizarres nous font penser que les hommes de notre groupes s’amusent à pousser des hurlements chelous pour faire flipper leur dames. En fait non, plus on avance et plus on se rend compte que ce sont des bruits d’oiseaux pas contents. Vraiment pas contents. Et c’est n’est vraiment pas rassurant !
Alors que je m’imagine de plus en plus dans un remix des oiseaux façon blair witch project pour claustrophobe, les hommes de notre groupe ne trouvent rien de mieux que de ralentir tout le monde pour pouvoir prendre des selfies d’eux tout les 100m devant les pierres. C’est vrai que les moulures formées par l’eau sur le marbre sont plutôt jolies mais merde, ces oiseaux au dessus de nos têtes n’ont vraiment pas l’air commode !!!
Puis les cris des oiseaux finissent par se calmer au fur et à mesure qu’on les laisse tranquille en s’enfonçant dans la caverne. Au milieu, alors que nous sommes dans une salle de plus de 7m de haut, le guide nous fait éteindre nos frontales pour que nous puissions expérimenter pendant une minute le noir et le silence total. En équilibre sur une pierre glissante, encore une fois, je fini par m’impatienter, rallumez les lumières, j’ai peur du noir (et des oiseaux !)…
et ça ne s’améliore pas
La deuxième partie de la grotte est constituée de nombreux bassins d’eau. Un peu comme si nous faisions du canyoning, nous devons désormais sauter de vasque en vasque. Parfois l’eau nous arrive à la taille, d’autre fois au cou. La triste réalité c’est que coincé entre chaque rocher, des ordures ménagères flottent à la surface de l’eau. Plus on avance, plus on en voit, des bouteilles en plastique, tellement de bouteilles en plastique, du polystyrène, des pneus. On finit par oublier le marbre et on se focalise sur cette pollution cachée. Et entre deux selfies, les rigolos du groupe vont même jusqu’à y jeter leur propres bouteilles…
Devant ce triste spectacle, nous ne pouvons vraiment apprécier la visite. A chaque pas, chaque bassin est plus sale que le précédent.
Puis, nous finissons par nous rapprocher de la sortie. Comment le savons-nous ? Les oiseaux sont de retour !
De nouveau, leur cris semblent nous dirent de déguerpir sur le champ. Nous ne sommes clairement pas les bienvenus. Ils tournoient au dessus de nos têtes. Nous essayons d’accélérer le pas mais à 20, vous imaginez bien que ce n’est pas si facile !
Et puis qui dit oiseau dit fiente d’oiseau… en prenant appui sur les pierres pour continuer notre descente, nous mettons aussi les doigts dans des flaques de cacas d’oiseaux ! Oui c’est dégueulasse ! Puis inévitablement, on finit aussi par se rendre compte que…. nous baignons LITTERALEMENT dans de la merde !!!
Là s’en ai trop, on a juste envie de sortir d’ici au plus vite mais c’était sans compter sur notre bandes de drolitos qui ne peuvent s’empêcher de faire des blagues, et de se prendre en photos. Quand on doit sauter, on prie pour que l’eau n’atteigne pas notre visage au risque de choper la grippe aviaire et quand on doit patienter je prie pour que les oiseaux n’est pas la drôle d’idée de nous attaquer.
Puis enfin, les rayons de lumières. Le trou de la grotte. Il faut descendre une échelle de corde au milieu de la cascade pour enfin retourner dans le rio. Les plus âgées ont du mal à descendre, nous attendrons un bon moment les pieds dans la merde l’eau, la tête dans leurs battements d’ailes enragés. Soudain, je pense à l’heure. Il est 17h passé, la nuit ne va pas tarder à tomber. Et qui dit crépuscule dit… oiseaux qui sortent des grottes !
Je n’ai qu’une envie : pousser tout le monde et me barrer vite fait.
On finira par sortir de la grotte sains et saufs. Mais sincèrement, on s’est dit qu’on aurait mieux fait de faire du rafting !
Le lendemain, nous quittons la réserve Rio Claro qui malgré tout reste un endroit paisible et très joli. On ne vous conseille évidemment pas de faire la visite de la caverne mais par contre, si vous souhaitez passer quelques jours dans un endroit peu connu des touristes internationaux, on vous conseille de venir passer un ou deux jours ici.
Se rendre à la réserve Rio Claro ?
La réserve si situe à mi chemin entre Medellin et Bogotà. En venant d’ailleurs, s’arrêter à Puerto Triumfo, La Dorada ou Doradal puis prendre un autre moyen de transport jusqu’à la Réserve.
Commodité à Rio Claro :
Hôtel El Refugio. Le prix comprends la chambre et la pension complète (petit déjeuner, déjeuner, dîner) – à partir de 90 000 pesos la nuit (environ 26€) – sbd privée mais sans mousticaire à ce prix là. Eau froide.
Que faire à Rio Claro?
Les activités citées dans l’article valent entre 20 000 et 35 000 pesos par personne (pas plus de 10€) – pour toute la famille.
Attention, tout se paie en espèces ici mais il n’y a pas de distributeur automatique ! Bien faire attention à avoir suffisamment de monnaie sur soi.
La suite de nos aventures se passeront donc à Santa Marta, tout au nord du pays sur la côte caraïbes. Après un (trop) long voyage de plus de 20h, nous débarquons enfin dans cette petite ville du bord de mer pour partir à la découverte des tribus indigènes 😉
On vous raconte ça bientôt !
Vous avez loupé nos carnets précédents où souhaitez simplement les relire ? => Lire les carnets précédents
Sinon, on vous parle ici de la Guadeloupe , là du Costa Rica et par ici du Panama
J’attendais tes commentaires avec impatience. Encore une fois j’ai bien ri…Ah bon tu as peur du noir ????
En fait ça donne pas trop envie cette visite…
A bientôt de vous lire. Gros bisous
Un épisode surprise ! Tu ne m’avais rien dit 😉 ! beurk, .. on a peur avec toi ! Bravo pour ces descriptions si réelles !
Ah ça me rappelle des choses la famille colombienne dans son intégralité au bord de l’eau. Les colombiens raffolent des rivières, cascades même si l’eau est glaciale. Moi non plus je ne suis pas très fan des grottes en général, je préfère l’air frais des grands espaces.
salut Laura !
oui les famille colombiennes sont sympas mais aussi très bruyantes 😉 En tout cas, là, dans la caverne, j’aurais préféré qu’ils ne soient pas autant ! haha
Bon alors, comment dire… Je n’ai pas très très envie d’aller là-bas maintenant. Pourtant, le concept coupés du monde et la photo sublime positionnée au milieu de votre récit de la grotte m’attirent bien !
Haha, je comprends que cette description ne soit finalement pas si flateuse… Mais honnetement, la réserve est un endroit très joli qui mérite d’y passer deux jours juste pour profiter du calme. Après, pour les activité, on dcéonseille clairement la visite de la grotte, mais il y a d’autres choses à faire !
Merciii pour ce chouette blog les info bien pratiques =D !
Je reviens de cet endroit et comme vous, je me suis fait arnaquer pour le bus entre La Dorada et Rio Claro (30 000 pesos alors qu’un Colombien a payé 40 000 pour aller jusqu’à Medellin!!)! Par contre j’ai trouvé le site vraiment incroyable, un vrai p’tit coin de paradis même s’il y avait pas mal de monde!
Et j’ai également visité la grotte : il reste des endroits où il y a encore quelques déchets mais je crois qu’ils ont fait un effort par rapport à ce que tu décris (il y a une poubelle à l’entrée)! Et je trouve que la grotte en elle même est très très chouette avec ses reliefs et tout =) !
Merci Sophie pour ce retour ! Peu de personne vont à Rio Claro et c’est dommage parce que c’est un très bel endroit ^^ Super s’ils ont fait des efforts sur la propreté des lieux, ils ont dû avoir quelques remontrances… ^^