Kashan, la Rose de l'Iran | On Part Quand ? | On Part Quand ?

Nous sommes venus à Kashan un peu par hasard. Essayant le plus possible de ne pas prendre de bus de nuit et dans l’impossibilité de nous rendre dans le nord du pays, nous avons donc choisi, un peu par défaut et un peu au hasard de prendre un bus pour Kashan, à trois heures de route de Téhéran.

En Iran, Kashan c’est la ville de la rose. Ici, on cultive la rose et on la distille pour en faire des hydrolats ou des huiles essentielles. L’eau des roses est un incontournable de l’Iran et à Kashan vous pourrez au mieux assister au festival de la rose — qui se tient au moment de la récolte de la fleur, en avril-mai — et « au pire » goûter à l’eau de rose, boire des thés parfumés à la rose, acheter des pétales ou des fleurs de rose séchées, etc.

Kashan est une ville de taille moyenne qui se situe entre la chaine de montagne de l’Alborz et le désert du Dash e Kavir. Autrefois, la ville constituait une halte incontournable de la route de la soie et était connue comme l’une des oasis les plus prospères de la Perse. C’est aussi une ville assez religieuse. Un peu moins que Qom, sa voisine, mais tout de même ici les femmes sont habillées beaucoup plus en noir et portent plus souvent le tchador qu’à Téhéran.

Il parait que le bazar de la ville est très beau. J’avoue avec les joues un peu rouges que nous n’avons pas pris le temps d’y faire un véritable tour. On y est passé un peu, parce qu’on passe toujours un peu par le bazar dans n’importe quelle ville d’Iran. Néanmoins, celui de Kashan est particulièrement connu pour ses décors et ses jolies salles. On vous laisse aller voir et nous en donner des nouvelles.

Le centre-ville est très pittoresque. Il est construit en adobe, cette terre mélangée à de la paille qui permet de construire des murs et des maisons entières. Une grande partie des villes d’Iran sont construites avec ce matériau. Et si vous pensez qu’avec cela on ne peut construire que des maisonnettes, détrompez-vous ! Kashan saura vous prouver qu’il est possible de bâtir de magnifiques édifices en pisé dignes d’un conte des mille-et-une nuits.

Pour se protéger du soleil, les murs du centre-ville sont assez hauts et les ruelles étroites. On se déplace alors dans un dédale de rues en se sentant propulsé à une autre époque. L’atmosphère ici est toute particulière et les rues désertes nous font oublier le tumulte de la circulation juste à l’extérieur du centre-ville.

centre ville de Kashan

Bon, c’est bien beau tout ça, mais on n’est pas venus ici que pour flâner. Kashan est donc connue pour ces somptueuses maisons cachées derrière des murs en pisé. Quand on déambule dans les ruelles du centre, on ne dirait pas comme ça, mais derrière ces murs épais se cachent d’immenses maisons qui méritent définitivement un coup d’œil.

Bon à savoir

Comment se rendre à Kashan :

  • Depuis Téhéran, des bus partent tout le temps de la station sud de la ville. Bus VIP 230 000 rials/personne — Bus normaux certainement aux alentours de 150 000 rials. Environ 2 h 30 de trajet.

Où dormir à Kashan, Iran.

Nous logions au Sana Historical Hostel. Propre, spacieux, personnel très sympa. Possibilité de chambre ou de dortoir. Petit déjeuner inclus. Nous avions deux lits dans un dortoir de 4 personnes pour 1 090 000 rials par personne*.

*Exceptionnellement, je n’indique pas l’équivalence des prix en euros, car le cours du rial est beaucoup trop changeant. Pour assurer la pérennité de mon article, j’évite donc de vous indiquer le montant en euros, pour que vous ne soyez pas surpris au moment de votre visite. 

QUE VISITER À KASHAN ?

LA MAISON TABATABEI

Après quelques minutes à se battre avec maps.me (qui est loin d’être infaillible en Iran malheureusement), nous trouvons enfin la porte d’entrée de la maison Tabatabei. C’est l’ancienne maison d’un riche marchand de tapis. Il l’aurait fait construire pour la femme qu’il aimait. Le sphinx est le symbole de la maison en rapport avec le nom de cette femme (Homa, qui signifie sphinx), mais aussi parce que l’animal représente la puissance de l’amour que l’homme portait à sa bien-aimée.

Composée d’un nombre incalculable de pièces qui s’articulent autour de 4 cours intérieures, la maison est construite selon les principes de l’architecture persane à la fin du 19e siècle. Cours majestueuses, colonnes, vitraux, bassins et autres décorations murales rendent la bâtisse absolument magnifique. Comme dans les mosquées, la symétrie de la construction est impressionnante. Beaucoup d’édifices perses sont construits de manière symétrique afin d’apaiser les visiteurs et les habitants des lieux. En effet, la symétrie instaure un équilibre mental naturel et permet de garder le calme dans ces lieux importants.

La construction de la maison a duré 10 ans. 10 années pendant lesquelles l’architecte et son équipe ont réfléchi à l’emplacement des salles en fonction des saisons. On retrouve ainsi une partie pour l’été, naturellement protégée et dont l’air reste frais, et une autre pour l’hiver. Rien n’est laissé au hasard au sein de la maison Tabatabei et la moindre décoration représentant les changements du ciel ou la figure du sphinx nous fait l’effet d’une œuvre d’art.

maison tabatabei Kashan
maison tabatabei Kashan

L’ANCIEN HAMMAM DU SULTAN AMIR AHMAD — SULTAN AMIR AHMAD BATHHOUSE

Cet ancien hammam est donc l’ancienne salle de bain du sultan Amir Ahmad. Constitué d’une dizaine de pièces différentes, le hammam est parfaitement préservé, bien qu’il n’y ait plus d’eau à l’intérieur.

Nous sommes tombés sous le charme de cet endroit splendide. Les carreaux de faïences aux multiples nuances de bleu, les voutes et la symétrie de l’architecture en font un lieu magnifique et rempli de sérénité. On s’imagine parfaitement l’ambiance qui devait se dégager de ces lieux lorsqu’ils étaient encore en activité.

La visite se fait assez rapidement, mais en vaut vraiment la peine. C’est d’ailleurs le seul hammam aussi beau que nous ayons vu de tout notre séjour en Iran. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi monter sur le toit des bains et ainsi admirer la vue sur une partie de la ville et voir l’envers des dômes, si caractéristiques de l’architecture iranienne.

hammam amir ahmad Kashan
hammam amir ahmad Kashan

LA MAISON ABASSI ET LA MAISON BORUJERDI

Il y a deux autres demeures à visiter à Kashan : the Borujerdi House et the Abassi House. Nous avons visité la maison Abassi, car elle était comprise dans notre ticket d’entrée, mais pas la maison Borujerdi. Un peu par manque de temps, mais aussi un peu par flemme on l’avoue.

Même si ces maisons sont superbes, la maison Abassi est moins impressionnante que la maison Tabatabei. Ou du moins, elle nous a faite moins d’effet et nous avons donc préféré nous arrêter là. En effet, on avait peur que la maison Borujerdi soit un peu identique aux autres dans l’architecture. Cela dit, si vous avez envie d’en voir encore plus, je pense que la Borujerdi saura combler votre appétit.Bon à savoir

Bon à savoir
Le prix d’entrée des trois édifices est de 150 000 rials chacun, mais il existe un billet combiné pour les visiter (Tabatabei + Amir Ahmad Bathhouse + Abassi) pour 350 000 rials par personne. L’entrée pour la maison Borujerdi n’est pas comprise dans le billet combiné.

AGHABOZORGH MOSQUE

Quand on est dans le centre-ville historique de Kashan, on ne peut pas louper la mosquée Aghabozorgh. C’est tout simplement la plus grande mosquée du centre. C’est l’une des premières mosquées que nous voyons en Iran et elle ne nous a pas déçus ! Quand on passe la porte d’entrée, on accède directement à une cour magistrale à deux niveaux. Il y a l’étage sur lequel nous marchons et en dessous, c’est l’espace réservé aux étudiants de séminaire. Ici, les hommes étudient pour exercer des métiers à haute responsabilité : ils pourront être juges, avocats, docteurs ou se consacrer entièrement à la religion.

C’est d’ailleurs l’un de ses étudiants qui se présente à nous et nous propose de nous parler plus en détail de la mosquée, gratuitement. Il nous parle de la symétrie architecturale et des couleurs froides qui d’une part, apportent calme et sérénité et d’autre part, rappelle les couleurs du paradis pour les musulmans.

On le savait déjà, mais à chaque fois ça me frappe quand on entre dans une mosquée : ce sont de véritables lieux de vie. Ici, les gens viennent pour prier, mais aussi pour se détendre et flâner à l’ombre lorsque le soleil tape trop fort. L’architecture de l’édifice permet en effet de garder des espaces frais, malgré la chaleur assommante de l’extérieur. Aussi, à l’arrière on peut voir des hommes jouer au volley-ball l’un des sports préférés des iraniens.

Notre guide et l’un de ses compagnons nous font aussi une démonstration de chant religieux pour que nous puissions constater la qualité acoustique sous le dôme de la mosquée. Pas besoin de micro, le bâtiment a été construit de façon à ce que les sons s’élèvent naturellement. Alors que les voix des imams s’élèvent sous la mosquée, la nuit tombe petit à petit sur Kashan et l’édifice religieux se pare de ses plus belles lumières.

Mosquée Kashan
Mosquée Kashan

À 15 km de Kashan il y a aussi le Mausolée de Aran o Bidgol (Aran & Bidgol Holy Shrine) qui abrite les tombent de nombreux martyrs, mais aussi (et surtout) celle du fils de l’Imam Ali, l’un des plus importants imams chiites. Outre l’aspect religieux de l’endroit, le bâtiment à l’air absolument magnifique. Nous n’avons pas pu nous y rendre malheureusement, mais je pense sincèrement que l’édifice vaut le petit détour. D’ailleurs, si c’était à refaire je crois que je remplacerai la visite du Fin Garden par celle du mausolée.

LE FIN GARDEN

Dès que vous arriverez à Kashan, on vous parlera du Fin Garden. C’est ce qu’il s’est passé pour nous. À peine arrivés que le chauffeur de taxi nous branchait déjà sur les transferts Kashan-Isfahan qui font passer par le fameux jardin. Vous nous connaissez surement, on n’a pas voulu prendre ces transferts et on a décidé d’aller seuls, avec un snap, jusqu’au jardin puis de revenir à Kashan. Ça coûte moins cher puis on fait ce qu’on veut.

Si vous voulez notre avis, le Fin Garden est survendu. C’était le premier que l’on voyait en Iran, mais déjà, il ne nous plaisait pas vraiment. On n’a pas vraiment compris pourquoi tout le monde en fait un pataquès parce qu’à part pour faire la photo (la seule et unique) que l’on voit partout, il n’y a pas vraiment d’intérêt à faire un stop au Fin Garden. L’entrée est assez chère pour ce que c’est, ce n’est pas très bien entretenu et plus tard dans notre séjour, on a vu des parcs bien plus sympathiques.

Bref, ce n’est pas une visite que nous vous recommandons, mais cet avis n’engage que nous. Vous pouvez aussi aller vous faire votre propre idée si le cœur vous en dit et si vous avez un peu de temps (à tuer). Cela dit, peut-être qu’au printemps l’endroit est fleuri et plus intéressant ?

Après deux jours de visites, nous décidons de quitter la ville pour rejoindre la fameuse Ispahan. Nous avons préféré prendre un bus, mais il est tout à fait possible de faire le transfert avec un chauffeur et de vous arrêter dans quelques villages d’intérêt tels que la ville souterraine de Nosh Abad (on vous parle de tout ça plus bas).Bon à savoir

Bon à savoir
Se rendre au Fin Garden : en taxi, comptez 50 000 rials pour vous y rendre.

Prix d’entrée : 200 000 rials par personne

Sur place vous trouverez un café et de quoi vous restaurer avec quelques plats traditionnels.

kashan

AUTRES ACTIVITÉS À FAIRE À KASHAN

Depuis Kashan, vous aurez aussi la possibilité de faire quelques visites aux alentours de la ville. Comme nous sommes de gros flemmards, nous n’avons pas fait d’excursion de ce type, mais sachez que vous pourrez facilement trouver un chauffeur pour vous emmener découvrir les environs.

On vous parlait plus haut du mausolée, mais vous pourrez aussi vous rendre à :

  • Niasar et visiter un ancien temple de feu zoroastrien, un palais Qajar, des grottes, un moulin et un hammam
  • Abyaneh, son temple du feu, la mosquée et un mausolée
  • Dans le désert pour la demi-journée ou pour y rester la nuit.

QUITTER KASHAN

Vous pouvez prendre un bus ou décider de faire le transfert en taxi et en profiter pour vous arrêter à certains points d’intérêt.

Les bus partent régulièrement pour Ispahan ou Téhéran. Pour Ispahan, comptez 4 heures de trajet pour 125 000 rials/personne en bus normal.

Pour les transferts en taxi, vous trouverez différentes formules qui peuvent vous mener à Ispahan, Yazd ou Téhéran en passant par les villages de Natanz, Abyaneh ou Naein. Comptez entre 10 € et 20 € par voiture.

Vous souhaitez visiter Kashan ? Épinglez cet article pour le retrouver !

Continuez la lecture :

  1. – Notre avis sur l’Iran 
  2. – Téhéran Underground et ville de paradoxes
  3. – Visiter Ispahan en 3 jours
  4. – Yazd, l’oasis au milieu du désert
  5. Le Kurdistan, l’autre visage de l’Iran

Pin It on Pinterest

Share This