S’aventurer hors des sentiers battus, lors d’un road trip au Pérou ? C’est possible !
Récit de 10 jours en stop de la Panaméricaine à la sierra péruvienne.
S’improviser un road trip au Pérou… en stop !
On s’est lancés à la découverte de la région d’Arequipa en stop, comme ça, presque sur un coup de tête. On n’avait pas vraiment envie de faire le trek du canyon le Colca, les propositions d’agences ne nous convenaient pas tout à fait et le faire en autonomie ne nous aurait pas vraiment permis de faire totalement ce qu’on voulait. L’itinéraire du canyon semble figé et très fréquenté. Puis bien que très joli, nous avions l’impression que ce trek ressemblerai fortement à celui de Quilotoa. Nous avons donc cherché autre chose et passé notre tour pour cette fois.
On s’est dégoté le Routard version péruvien de la région et on a décidé de suivre un itinéraire de road trip recommandé dans la région de Caraveli. Au programme : la mer, la rivière, des plantations d’oliviers et de vignes et des villages. Bref, plutôt alléchant et hors des sentiers battus, tout ce qu’il nous fallait.
Jour 1 : Acari, Puerto Lomas, Yauca
Notre première étape de ce road-trip au Pérou nous à emmené à Acari, à quelques heures au nord d’Arequipa, sur la côte. Nous y sommes arrivés avec un bus de nuit au petit matin. Nous n’avons rien vu du village à part quelques maisonnettes endormies puisqu’à peine arrivés, à 5h du matin, nous avons repris un bus direction Puerto Lomas où nous avons fait notre premier arrêt.
Ce petit village de pêcheur au bord de l’océan pacifique n’a rien de bien exceptionnel mais nous avons apprécié rendre visite aux pêcheurs, à peine le jour levé. Nous avons été jusque dans le port de pêche où nous avons vu des nuées de pélicans et de nombreuses barques partir et revenir. L’ambiance tranquille des lieux nous a plu tout autant que ce contact avec un Pérou authentique et non touristique comme nous avions connu dans le nord. Les gens, curieux, nous ont tous salués et certains nous demandaient où nous allions et d’où l’on venait. Quel étonnement de voir des français par ici !
Puis on s’est arrêtés dans le petit restaurant du coin, surplombant l’océan, pour prendre notre petit-déjeuner comme en rando : avoine, chocolat en poudre, coco en poudre et raisins secs, un grand petit dej de champions.
Après cela et une pause aux baños publics, on décide de se remettre en route, nous avons mal évalué les distances et il va falloir que nous relions chaque étape en stop car elles ne sont jamais à moins de 30 km les unes des autres. Nous rejoignons cependant la panaméricaine en marchant : 8km au milieu du désert, en longeant presque l’océan. L’endroit est calme, nous croisons peu de voiture mais on est encore plein de motivation.
Nous débouchons finalement sur la Panaméricaine. Quelques restaurants de routiers à l’intersection, on va déjeuner dans l’un d’entre eux. Après un bon gros repas, nous nous remettons en route, cette fois en quête d’une voiture pour nous emmener à Yauca petit bled qui vit de la culture de l’olive, situé à une trentaine de kilomètres de Puerto Lomas, où nous sommes.
Nous n’attendons pas longtemps avant qu’Henry ne s’arrête et nous propose de nous emmener. Il est taxi mais il veut simplement nous aider et donc ne nous fait pas payer la course. Le trajet se passe sans encombre pendant presque une heure. Nous avions repéré une rivière à l’entrée de Yauca sur maps.me, Henry nous dépose donc au pont pour que nous puissions y descendre facilement et trouver un petit coin pour installer les tentes rapidement. Il est 16h passée, le soleil ne va pas tarder à se coucher. Malheureusement, en arrivant face au pont, mauvaise surprise : tout est asséché. Pas une goutte d’eau par ici. En même temps, vu le climat aride du coin, on aurait pu s’en douter…
Il faut donc que nous trouvions une autre solution pour la nuit. On rebrousse chemin vers les petits stands de vente d’huile d’olive, on pose des questions aux vendeuses qui nous répondent toujours avec le sourire. Ici, il n’y a pas d’eau, nulle part. Et quand bien même il y en aurait, ici l’eau est salée ! On finit par laisser tomber l’idée de nous installer au bord d’une rivière et on cherche un autre plan. Quand on s’improvise un road trip, il faut bien s’attendre à quelques changements de plans !
Ici il y a des centaines d’oliviers, on demande si l’on peut s’y installer pour dormir. A priori il n’y aucun problème. Nous nous engageons donc à l’intérieur de l’oliveraie à la recherche d’une nouveau petit coin de paradis. On finit par trouver des emplacements dignes des meilleurs camping, sous les oliviers. Le gardien des lieux vient nous voir et nous explique que nous ne pouvons pas nous installer sur cette magnifique parcelle car les propriétaires refusent, mais que nous pouvons aller un peu plus loin sans problème.
Il nous guide jusqu’à un nouvel emplacement, pas si bien mais très agréable quand même. On installe nos tentes et on se boit un petit apéro à côté du feu avant de cuisiner nos noodles favorites. On passe une soirée très agréable tout les trois, on est contents d’avoir remplis nos objectifs pour la journée et contents de dormir en sécurité. Le gardien vient nous rendre visite à plusieurs reprise, il travaille ici 7j/7 et surveille principalement à la nuit tombée. Il dort dans une petite cahute en bois et en tissus juste à l’orée du terrain qu’il doit garder. Il nous rassure et nous dit que nous ne craignons rien ici. En effet, nous passerons une nuit très paisible malgré le réveil matinal par les travailleurs qui, dès les premiers rayons de soleil, viennent cueillir les olives.
Road trip au Pérou, Jour 2 : De Yauca à Atico en passant par Chala
On se lève vers 8h du matin, on petit déjeune et on remballe les tentes. Programme d’aujourd’hui : trouver une voiture pour rejoindre Atico, village situé à 3h de route d’ici. On quitte les champs d’oliviers et après une pause baños et café ponctuée de quelques conversations politique au stand d’une gentille dame sur le bord de la panaméricaine, on attend avec motivation une personne qui voudra bien nous emmener. A peine 40 minutes plus tard trois hommes dans un pick-up s’arrêtent pour nous emmener jusqu’à Chala, village à mi-chemin. On monte à deux sur la banquette arrière et Arnaud dans la remorque. Le trajet dure une bonne heure sans encombre toujours le long de la panaméricaine au milieu de paysages désertiques du Pérou.
En arrivant à Chala, on décide de faire notre pause casse croûte sur la plage. On déguste nos sandwichs avocat tomate, une carotte et encore un petit pain à l’arequipe et en avant. Nos sacs sur le dos nous rejoignons la sortie du village pour trouver une voiture qui voudra bien nous emmener à Atico prochaine étape de notre road trip au Pérou. Une dame nous conseille un endroit pour se positionner et en une quinzaine de minutes, c’est un jeune homme au volant de son camion minier qui s’arrête. On jette nos sacs derrière les sièges de la cabine et on monte tout les trois devant. Pas très confortable mais on ne va pas se plaindre !
Le trajet en compagnie de ce jeune homme dont je ne me souviens plus du nom se passe très bien. On discute du coin, des mines d’or et de la sierra. Il nous conseille d’aller jusqu’à Pausa et à la Laguna Paranicocha plus au nord, en s’enfonçant dans les montagnes. Vers 16h30 nous posons les pieds à Atico, village de 7000 personnes au bord de la panaméricaine. Il nous faut trouver un endroit où planter la tente. On va voir la plage mais l’endroit ne fait vraiment pas rêver et paraît même plutôt glauque et sale qui plus est. On s’aventure de nouveau dans le village, deux papitos sont adossés à la vitrine d’un restaurant, on leur demande conseil sur un lieu sûr pour planter la tente. Ils nous conseillent la place des armes sur autorisation de la mairie au préalable.
On part donc à la recherche de la mairie, pas de bol, on est dimanche et c’est fermé ! On tente notre chance à la paroisse du village où se tient une petite fête, les mamas sont prêtes à nous aider mais malheureusement personne ne sait comment. Puis on termine sur la fameuse place des armes, en compagnie de femmes venant de manifester contre les violences conjugales et du gouverneur du village. Celui-ci accueille notre requête avec beaucoup de compréhension et fini par nous proposer d’aller à la police nationale pour leur demander de nous ouvrir son local un peu plus loin dans le village.
En route donc vers le commissariat de police où nous sommes accueillis par un serrage de main en bonne et due forme. On explique notre histoire et ils nous font patienter. Malheureusement, ils n’ont pas la clé du local et n’ont pas le droit de nous héberger dans l’hôtel de police bien qu’il y ait une belle place pour y loger nos deux tentes. Tant pis, la nuit va bientôt tomber, on se résigne à aller à l’hôtel en étant tout de même reconnaissants de toute l’aide que nous a apporté la population ces derniers jours. Pour finir, le chef de la police nous dépose à l’hostel Azul où Mamita nous accueille à bras ouverts avec tout un tas de questions sur notre voyage et ce road trip en stop. Elle nous fait un rabais sur le prix de la chambre et nous passerons une bonne nuit.
Jour 3 : de Atico à Caraveli, poursuite de notre road trip sur la Panaméricaine.
Nous avons décidé de changer nos plans. Alors que notre programme devait nous ramener à Arequipa dès lundi, ce mode de voyage nous plaisant tellement, nous décidons de prolonger le plaisir en allongeant notre itinéraire d’une bonne semaine. Nous irons donc comme prévu à Caraveli mais plutôt que de redescendre à Arequipa, nous rejoindrons la Laguna Parinacocha puis la ville de Cotahuasi d’où nous ferons le Trek de Cotahuasi, alternative au fameux trek du canyon de Colca.
Après une matinée à faire nos recherches pour le trek, nous renfilons nos maisons portatives et rejoignons la route du village qui mène à Caraveli, la 4ème étape de notre road trip au Pérou. On pouce pendant une demie heure, ne croisons que trois camions mais le troisième est le bon, nous montons dans le camion minier de Maximo qui nous emmène jusqu’à notre destination.
Nous retrouvons les paysages que nous connaissons bien : des montagnes désertiques mais peu à peu celui-ci se transforme et les montagnes se peignent d’orange et de rose. La route quant à elle nous laisse profiter d’une vue de plus en plus magnifique sur ce canyon aux multiples couleurs. On ne s’attendait vraiment pas à voir ça, c’est juste magnifique ! Rien que pour cette route, venir ici vaut le détour. Après en avoir pris plein les yeux pendant plus d’une heure, Maximo nous laisse à l’entrée du village.
Il est l’heure de se mettre en quête d’un lieu pour poser la tente. Au détour d’un almuerzo, on nous parle d’un lieu dit « Chununo » où nous pourrons poser la tente et trouver de l’eau car, une fois n’est pas coutume, ici aussi tout est sec. Nous essayons de trouver une voiture pour nous emmener, nous arpentons le village pendant quelques dix minutes à la recherche d’un moto taxi mais aucun ne veut nous y déposer. Même pour 20 minutes de trajet, nous sommes dimanche et il est déjà trop tard. Nous finissons par trouver un gentil monsieur qui accepte de nous déposer malgré le fait qu’il ne connaisse pas l’endroit. Il nous dépose sur la route où de loin nous avons pu repérer quelques lieux pas mal.
On trouve un chemin qui nous mène au bord du rio. Cachés de la route par de nombreux arbres, nous sommes ici tranquilles, nous avons de l’eau, de quoi poser nos tentes sur des emplacements en sable et de quoi faire du feu. On n’hésite pas trop longtemps et on s’installe pour la nuit. En fin d’après midi un agriculteur passe dans le coin avec ses vaches, il ne semble pas vraiment perturbé par notre présence ici. Nous allons le saluer et discutons quelques minutes. Il nous indique la présence d’un lieu pour se baigner un peu plus haut sur le chemin et on lui propose de lui rendre visite demain pour le petit déjeuner. Le reste de notre soirée se passera tranquillement autour du feu avec un peu de musique avant de rejoindre nos tentes pour une nuit bercée par le clapotis de l’eau derrière nous.
Jour 4 : Caraveli et tentative de stop dans les villages du Pérou
Lundi nous nous réveillons tranquillement et vers 10h nous mettons à la recherche de la maison du monsieur qui nous a rendu visite hier soir. On ne la trouvera jamais mais à la place on rencontre Alejo et Cathy, un couple d’octogénaires très contents de partager un moment avec nous. Ils nous renseignent sur l’endroit où nous pouvons nous baigner un peu plus haut dans la rivière et, nous leur demandons si par hasard il serait possible de leur acheter quelques denrées pour cuisiner. Le couple n’a que du riz et des pommes de terre à nous proposer, ça fera l’affaire. Et ils sont même prêts à nous le cuisiner ! Voyant ici une opportunité en or de partager un moment privilégié avec papito et mamita, nous acceptons sans hésiter. On se donne rendez-vous sur leur terrasse trois heures plus tard après notre baignade.
Nous retournons chez Cathy et Alejo après une bonne petite baignade dans les aux fraîches de la rivière. Ils nous proposent une table autour de laquelle nous installer et pendant que nous prenons place, papito nous apporte nos assiettes : du riz et des frites, comme prévu. A cela, il ajoute une « sopita » ainsi qu’une grande jarre de « chicha morada » très bonne. C’est simple mais bon, nous terminons le repas plus que repus. Nous prenons ensuite le temps de discuter avec nos hôtes qui nous confient être très heureux de nous recevoir ici.
On échange sur leur vie et sur notre voyage au Pérou. On leur dit qu’on est aussi venus dans ce village pour goûter le vin local. Sans attendre, papito part nous chercher une confection de son cru : du vin rouge semi sec conditionné dans une bouteille de 3L d’Inka Cola. On goûte, c’est bon, ça ressemble au porto. On leur en achète 1L pour pouvoir en boire devant notre prochain feu. Après quelques photos, nous décidons de nous remettre en route pour le village. Nous sommes vraiment contents d’avoir partagé ce moment avec Alejo et Cathy. Ils ont été adorables avec nous et nous nous sentons chanceux d’avoir vécu une telle expérience.
7km nous sépare du village, il est 15h passé, nous n’avons plus de temps à perdre. Nous descendons d’un bon pas jusqu’à ce qu’une voiture propose de nous emmener. Nous montons dans la voiture désormais chargée de 7 personnes plus un chien et nos sacs sur le toit. Tout va bien. Au village, nous cherchons un endroit où dormir. Des jeunes nous accompagnent jusqu’à l’hôtel le moins cher du coin car ici pas moyen de dormir en tente. Nous apprenons dans la foulée que nous ne pourrons pas rejoindre le prochain village avant la nuit du lendemain. Nous décidons de tenter quand même notre chance le lendemain en stop au cas où une voiture s’aventurerai par là bas.
Lire la deuxième partie de ce road-trip en stop au Pérou
Cette petite virée en stop le long de la côte pacifique vous a plu ? Rendez-vous pour la suite de notre road trip au Pérou, direction la Sierra, toujours en stop !
Pour continuer la lecture…
Nos budgets et bilans par destination
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du riz et des frites !!!!!! wouaw pour le reste le nom est alléchant mais encore faut il savoir ce qu’il y a dedans …. hihi.
encore de très belles photos. merci
vous avez vraiment l’air epanouis. gros bisous
Haha oui la chicha c’est une boisson à base de maïs, elle est violette. Puis en entrée une soupe qui consiste comme souvent à un bouillon dans lequel baignent des pates et des légumes. 🙂
Bisous
Ce n’est pas un mode de déplacement qui me conviendrait mais je vous admire d’avoir le « courage » de vous lancer dans une telle aventure.
Ce mode de déplacement n’est certes pas très confortable mais est probablement la meilleure façon de rencontrer les populations et de s’éloigner du tourisme de masse. Au bout de cette semaine nous étions fatigués, je ne pourrais pas non plus faire un voyage entièrement en stop comme ceci. Mais de temps en temps ça apporte une autre dimension au voyage 🙂
Quelle aventure! De beaux paysages, de belles rencontres et du temps pour profiter de tout cela, quels plaisirs! J’attends avec impatience la suite de ce périple. Bisous à toustles 3.
Merci !
Oui c’est vraiment chouette d’avoir le temps de profiter de chaque chose 🙂 gros bisous
J’adore 🙂
J’opte pour le Sri Lanka en Avril, mais le Pérou a l’air quand même vachement sympa aussi 🙂
Oui, le Pérou est vraiment un pays qui vaut le détour !
Ah le Sri Lanka me fait de l’oeil aussi. Mais ce sont deux destinations complètement différentes qui ne correspondent pas aux mêmes envies je crois 🙂
Vos histoires me rappellent bien des aventures au Pérou ! 🙂
Que des bons souvenirs j’imagine 🙂
Fini les touristes, ça c’est du voyage ! Restez tout de même prudents
nous sommes TOUjOURS prudents 😉 Des bisous
Bonsoir aux voyageurs du bout du monde…
Encore un très beau carnet plein de belles photos. Ma préférée : Celle d’Arnaud sur le marche-pied du vieux camion tout rouillé et a priori rempli « d’eau potable » !
Continuez à nous émerveiller tant par la route, les récits et les photos.
Merci à vous.
Jean-Michel
ce camion était fou au milieu de ce village ! Merci Jean michel de nous suivre avec autant d’assiduité 🙂