Ça faisait un moment que je voulais vous parler du voyage au féminin et plus précisément du fait de rester féminine en voyage au long cours, chose qui n’est pas toujours très évidente. Après 5 mois de voyage presque tout pile, je renoue peu à peu avec ma féminité et je pense que je peux donc enfin vous en parler. Je n’ambitionne pas à vous donner des conseils pratique sur comment rester féminine en voyage, je veux simplement, dans cet article vous faire un petit retour d’expérience, après ces quelques mois de voyage.
Rester féminine en voyage : réflexions après 5 mois.
Se défaire de ses envies…
Ce voyage est mon premier voyage de la sorte : première fois à sac à dos, première fois plus de deux semaines, première fois aussi loin de chez moi ou presque. J’avais bien lu quelques articles sur la féminité en voyage avant de partir mais à ce moment là, ces considérations étaient bien loin de me préoccuper : j’avais fait une croix sur pas mal de chose pour pouvoir faire plus d’économies. Oui, il fallait faire des choix et ceux-ci s’étaient en partie portés sur ma féminité que j’ai mise un peu à l’épreuve pendant près d’un an, pensant ainsi me préparer aussi plus facilement à ce qui allait m’attendre pendant plus d’un an.
J’ai résilié mon abonnement chez Body-Minute, J’ai réduis toute forme de maquillage pour en acheter le moins possible et je n’allais plus faire les magasins non plus, d’ailleurs, la vue des vitrines de prêt-à-porter féminin n’éveillait en moi aucun émoi, aucune envie, aucun désir. C’est limite si je ne préférais pas me balader dans les rayons de chez Decat’. Oui oui, j’en étais arrivé là.
Pour ma défense, je n’ai jamais vraiment été une fanatique de la beauté. J’ai commencé à me maquiller assez tard, je n’ai jamais porté de rouge à lèvres, mon abonnement à l’institut était ma source de préoccupation principale et pendant mon quinquennat d’abonnée je n’ai jamais fait plus de folie qu’une à deux épilations par mois.
Malgré tout, pendant ma jeunesse de banlieusarde, j’aimais m’acheter de nouvelles robes et des paires de talons (que je collectionnais tellement j’en avais), j’aimais aller chez le coiffeur et me sentir jolie et féminine malgré tout. En arrivant à Avignon, j’ai commencé à changer ma façon de vivre et donc mes achats. J’ai diminué les achats compulsifs de robes dont je n’avais guère besoin que pour l’été, et petit à petit, j’ai aussi changé ma manière de penser la féminité. La maturité ? Peut-être. Disons aussi que notre préparation au voyage m’a permis de juste me détacher encore un peu plus de ce que je considérais, à ce moment là, comme superflu. J’adorais mon parfum (toujours le même depuis mes 15 ans) et mon mascara. Voilà.
En partant donc, j’emportais dans mon sac à dos principalement des affaires techniques. J’ai quand même embarqué un eye-liner, un mascara (même pas acheté pour l’occasion) et une petite paire de boucle d’oreille dans ma trousse de toilette, pour la féminité, histoire de.
Mais au niveau des habits, nada. 2 polaires Quechua, 4 hauts en mérinos, un débardeur de sport, un pantalon de rando, un pantalon en tissu acheté dès les premiers jours en Guadeloupe, un legging de sport, un short de bain et voilà. La féminité là dedans ? Elle n’existait pas. Après tout, je partais en voyage, pas en camp de vacances pour devenir Miss France. Même mon maillot de bain n’avait rien d’exceptionnel : noir et violet, triangle, décathlon, basique, moche.
Ça fait rêver hein ?
… pour mieux les retrouver
Je vous entend vous moquer, et surtout plaindre Arnaud, parce que oui, on partait en couple, et malgré tout, il faut y penser à ça aussi. Sauf qu’en partant, j’y pensais mais qu’à moitié, focalisée sur le confort et la praticité j’ai complètement mis de côté la beauté. On s’aime, il me trouvera belle même dans mes chaussures de rando et mes polaires Quechua non ? Et bein nan.
Nos premiers mois de voyage se sont passés principalement à la plage, en mode vacances. Dans ces conditions, pas besoin d’être bien habillé. On passe la journée en maillot de bain et c’est suffisant, même avec un maillot de bain pas très beau, on s’en sort quand même pas trop mal dans le baromètre de la féminité. Le soleil rend ma peau halée, mes cheveux prennent une petite teinte rousse et forment de belles boucles et mon acnée se fait la malle. A ce moment là, on n’ est pas trop dépaysé, on profite, on est en vacances.
Puis, après 2 bons mois passés au soleil, on a rejoint des climats plus « normaux » et donc on a remis des habits décents, des habits de ville. Sauf que vous vous rappelez? Je n’ai pas pris d’habits de ville dans mes affaires.
Petit à petit je me suis mise à en avoir franchement marre de mon legging de fitness et de mon pantalon de rando. J’avais envie de passer incognito dans la rue, j’avais envie de me fondre dans le paysage et aussi de me sentir belle et « chez moi » . Parce que finalement, on n’a pas besoin de beaucoup pour se sentir chez soi, quelque part : un abri pour la nuit, une table de chevet pour poser son portable ou son bouquin, et des habits de tous les jours pour se sentir à la maison, comme quand on va boire une bière en terrasse avec les copains. Qui va boire une bière en terrasse avec son pantalon de rando, ses chaussures de rando et sa polaire Quechua ? Pas moi.
Alors à Carthagène j’ai acheté une robe. On revenait de 4 jours de trek dans la jungle, je n’avais plus rien à me mettre et on prévoyait de sortir boire un verre : j’ai filé acheter une robe repérée depuis des semaines partout sur les marchés du pays. Quand je l’ai mis ça a été une révélation : ça faisait du bien de se sentir à nouveau féminine ! Et Arnaud aussi était content de me voir porter autre chose que mes habits de sportive. Lui-même me l’a dit « j’avais hâte que tu t’achètes un petit habit comme ça « . A Bogotá on a investit dans ce qui s’avère être l’achat le plus rentable de ce voyage : un jean. C’est déjà autre chose de se glisser le matin dans ce type de fringues, le moral va déjà un peu mieux, on se sent un peu plus normal. Et puis, pour aller avec le jean, des chaussures de villes. Pas grand-chose, une paire, juste pour être confortable et pouvoir sortir sans passer pour un maniaque de la rando.
Trouver le juste équilibre
Ça peut paraître superficiel mais pour moi c’est important de se sentir bien dans ces fringues. Il y a bien sur le fait d’être confortable et d’avoir des vêtements adaptés à différentes situations (pas sur que je me sente bien dans ma petite robe à 4000m d’altitude avec un vent à décorner les bœufs) mais en voyage, en tout cas dans notre voyage, nous ne sommes pas toujours exposés à des situations extrêmes ou qui méritent des habits spécifiques. On fait des treks oui, mais pas que, et d’ailleurs, nous passons la plupart de nos journées, tranquilles, à visiter les villes et les campagnes, à nous balader sur les plages, à boire des coups entre copains et à manger au restaurant du coin. Rien qui pourrait nous empêcher de nous habiller autrement qu’en randonneurs professionnels.
En Equateur, Arnaud m’a offert une boucle d’oreille plume que j’adore et que je mets presque tous les jours : je me sens plus belle avec, ça me donne un petit style bohème que j’aime bien. Pour être encore un peu plus « stylée », à Lima j’ai craqué pour un bandeau tressé en tissus que je porte aussi presque tous les jours, ça me fait changer de coiffure, mes cheveux ne sont pas juste lâchés et emmêlés dans mon dos. Et puis, de plus en plus, j’ai aussi envie de porter du parfum. Je regrette de ne pas avoir apporté quelques échantillons de mon parfum préféré dans la trousse de toilette. Dans nos sacs, ce n’est pas comme dans le placard de la maison, les affaires ne gardent pas la bonne odeur de la lessive (oui, parce qu’on donne nos affaires à laver) et prennent vite une odeur neutre, qui ne nous ressemble pas. J’aimerais retrouver cette odeur que j’aime tant et qui me rappelle plein de choses, juste avec quelques psschit de temps en temps sur mes affaires. Comme à la maison.
« Il y a autant de voyage que de voyageurs » c’est vrai, et il existe autant de sacs de voyage que de voyageurs. On peut dire et lire ce que l’on veut, au final, je ne suis pas sûre que l’on puisse partir avec le sac parfait. Le voyage nous fait changer, nous fait évoluer et peut aussi nous faire renouer avec certaines choses. De la même façon, notre sac est la preuve de notre évolution, c’est notre maison, c’est le reflet de notre état d’esprit aussi. Il s’adapte lui aussi à nos envies, à nos besoins. Une amie m’avait dit qu’au fur et à mesure qu’on avance dans le voyage, on se détache des choses, on fait le vide dans nos têtes et, par la même occasion, on se sépare du superflu, on fait le vide dans nos sacs. Je ne suis pas tout à fait d’accord.
Peut-être est-ce du à la petite taille de mon sac (je suis partie avec un 40L), mais pour moi, rien n’a été vraiment inutile dans mon sac, simplement, plus on avance, plus nos envies changent. Elles s’adaptent au moment présent (il fait chaud, froid, on est en ville, en rando?) mais elles s’adaptent aussi aux envies qui naissent pour le long terme (j’ai envie d’être plus belle tous les jours). Alors qu’en France je n’avais plus envie de m’acheter de vêtements, paradoxalement, à l’étranger, je bave devant certaines vitrines de magasins et je me surprends à penser au look que je pourrais avoir en rentrant. Alors bien sûr, tout ne peut pas rentrer, et le but n’est pas d’acheter un sac de plus pour satisfaire toutes nos envies de féminité. Mais en revanche, celles-ci sont plus réfléchies, elles apparaissent et peuvent disparaître aussi vite, mais quand elles résistent alors on sait qu’on peut faire une petite entorse.
Et puis, pour palier le problème de place : un habit acheté = un habit dont on se sépare. Ainsi, tous les achats sont pensés : est-ce vraiment utile ? Qu’est ce que je vais pouvoir remplacer et pourquoi ? Aucun achat n’est fait à la légère et c’est ce qui assure aussi d’avoir un sac qui nous ressemble vraiment. Par exemple, j’en pouvais plus de voir ma polaire grise Quechua. À force de la porter, elle n’a plus de forme et puis de toute façon elle n’est pas si belle. Je voulais avoir un pull péruvien (comme tout le monde qui passe par le Pérou) alors, chaud pour chaud, le second remplacera le premier. J’ai toujours deux vêtements chauds, l’un pour les grosses randos ou les jours de grand froid, l’autre pour les soirées et la ville , le poids et le volume sont quasiment équivalents (le nouveau pull est peut-être un chouille moins encombrant) mais j’y gagne carrément niveau esthétique et confiance en moi. Je me sens mieux, plus féminine et c’est certainement le plus important.
Aujourd’hui, quand on me demande conseil pour la préparation de son sac de voyage, la première chose que je préconise c’est d’emporter des affaires techniques oui, mais pas trop, car j’estime qu’il faut aussi prendre des affaires qui nous ressemblent et dans lesquelles on se sent bien, dans lesquelles on se sentira féminine. Vous adorez porter des chemisiers à carreaux ? Emportez votre chemisier préféré ! Vous mettez du rouge à lèvre ou du vernis à ongles tous les jours ? Prenez-en au moins un ! Il faut bien sûr restreindre un peu car la place n’est pas illimitée, mais pour se sentir bien dans ses baskets, je crois qu’il faut aussi avoir avec soi des affaires qui nous rappellent la maison, qui nous rassure et qui surtout, nous font plaisir.
A chaque fois que je lis tes articles j’ai cette sensation bizarre dans le ventre.. En ce moment je lis beaucoup d’articles sur la féminité en voyage et ton timing est parfait, comme toujours 😉
Tu reste ma première source d’astuces et de conseils, ca se lit tout seul et te connaissant je sais comment suivre et m’inspirer de ce que tu vis.
A bientôt ma sœur, tu me manque gros bisous à vous!
Merci Soeurette 🙂 Tu me manque aussi, on se retrouvera sur les routes !
Je vais y aller de mon petit commentaire même si je ne suis pas une fille, car je trouve que ton article ne parle pas du tout de féminité, mais de bien-être dans sa peau, dans ses vêtements.
Je suis d’accord avec ton article. Pour mon dernier voyage de deux mois en Argentine, je n’avais pas pris de jean et je n’avais que des chaussures pratiques (= moche)… Je voulais un sac à dos ultra léger.
Alalala, j’ai pris un coup au moral. J’en pouvais plus de porter mon pantalon convertible avec ces chaussures de *****. Bref, ca ne m’aurait pas dérangé si je faisais que de la rando, mais la réalité, comme tu le dis, c’est qu’on passe pas mal de temps à sortir boire des verres ou à aller au resto… Je me souviens d’une soirée où j’ai complètement craqué, j’ai piqué les backets d’un pote et le jean d’une copine pour aller en boite, bon, c’était SLIM mais au moins, j’avais pas le style d’un randonneur !
Pour le coup, je suis d’accord avec Rémi, la féminité ne se trouve pas dans une robe ou du mascara. J’avais eu une discussion avec une Chilienne en Malaisie qui m’avait dit : tu restes une femme, même habillée en sac poubelle. cette phrase m’a marqué et finalement elle a complètement raison.
Il m’arrive de me trouver ultra féminine avec mes habits techniques alors qu’à d’autres moments, je me sens moche et loin d’être féminine en robe.
Par contre je rejoins tout à fait tes propose, chaque sac est différent et il mérite des affaires qui nous correspondent : le plus dur reste de faire des choix quand on voyage minimalismes comme vous.
J’ai appris et bien changé sur la route aussi, quand j’ai acheté mon haut technique à décathlon, il était super moche et j’en ai repris un (technique aussi en mérino), mais bien mieux coupé que je peux porter en toute occasion 🙂
On part avec un sac et on évolue, alors notre maison aussi.
Lors de notre prochain départ il y aura sans aucun doute : une paire de boucle d’oreille : c’est surement LA chose qui m’a le plus manqué pour avoir cette dose de bien-être dans le miroir la plupart du temps 🙂
Bonne continuation dans ce voyage et heureuse de lire que tu as su trouver les petits plus que tu rendes encore plus heureuse.
Merci Aline pour ton commentaire. Personnellement, ma féminité passe aussi par mes tenues, même si comme toi parfois je ne me sens pas bien dans une robe qui ne me correspond pas, je me sens toujours plus féminine en habit « normaux » qu’en habit technique. Effectivement, il y en a qui sont beaucoup mieux coupé que d’autres mais quand même, je ne sais pas comment me sentir belle et femme dans une tenue de rando. après, effectivement, ma féminité passe par d’autre chose que je ne cite pas dans cet article car au moment où je l’ai écris, c’est cet aspect de ma féminité qui ressort le plus. Même si ça peut paraître très superficiel.
Pour ma part en ce moment je suis à la recherche d’un moyen de faire acheminer des échantillons de mon parfum préféré parce que ces odeurs de sac… J’en peux plus ! 😉
Je ne trouve pas que ce soit superficiel, surtout qu’un voyage tel que tu le fais te ramène obligatoirement à l’essentiel 😉 Et puis, tu as raison de recentrer sur ce qui te fait besoin, que ce soit une robe ou un peu de parfum 😀
Haha j’imagine ton pétage de cable ! effectivement, cet article parle plus du faitr de se sentir bien dans ses fringues car je suis incapable de me sentir féminine dans des vêtement qui ne le sont pas. C’est pour moi l’une des définitions de la féminité, de ma féminité. Bien entendu, ce genre de réflexion touche aussi les hommes et je suis bien contente que tu te sois permis de commenter 😉 Ciao !
hi hi un brin de nostalgie poulette ! Mais oui bien sûr j’adhère. Partir en voyage ok mais avec klk souvenirs, klk trucs importants qui prennent peu de place et qui remontent ce moral qui prend des claques.
Les fringues bien sûr ça remonte son bien être, ses états d’âme. ton pull est superbe, cette boucle (pourquoi 1 et pas !) très jolie, et ce bandeau ! il te va très bien. gros bisous et oui vous nous manquez beaucoup. BISOUUUUUUUUUUS
Merci Dany, effectivement tout ces petits éléments me remontent le moral…même si je suis loin d’avoir le moral dans les chaussettes !!
Je pense que la féminité ne se définit pas dans l’achat d’une robe (je rejoins le commentaire de Capitaine Rémi plus haut)… Mais article très intéressant sur comment bien vivre un voyage 🙂
Je ne suis jamais partie aussi longtemps que toi, mais je pense que les objets ‘grigri’ sont importants à emmener pour se sentir bien, que ce soit un vêtement ou un accessoire!
Belle journée 🙂
Merci pour ton commentaire Em. Comme je le dis plus haut, pour moi les vêtement reflêtent une partie de ma féminité que je ne peux pas mettre de côté. Après, je comprends parfaitement que certaines n’est pas besoin de cela pour se sentir féminine et c’est tant mieux !
J’attendais ce moment … Je te connais ma puce, comment être si différente chez nous qu’en voyage ?!!! Il fallait bien que cet achat de petite robe (trop mignonne d’ailleurs) arrive. Je t’aurais bien envoyé du parfum, mais où ? 😉 Sinon, (je sais, ce n’est pas objectif .) quoi qu’il en soit, tu seras toujours la plus belle !! Et Arnaud, il fait quoi pour se sentir beau ? Profitez bien de tout, vous me manquez aussi énormément. Gros bisous
Arnaud lui se sent bien tous les jours et beau tous les jours hihi ^^ gros bisous !
Ton retour d’expérience est super intéressant. J’ai une histoire similaire au niveau du ressenti, par contre j’avais emmené plus et il semblerait que j’ai voyagé moins léger. La féminité est très importante et chaque petit accessoire te vont à merveille. Tu es très bien au naturel. D’ailleurs j’ai écris un article sur ce thème qui me tenait également à coeur ! le voici : http://www.girltrotter.com/bien-etre-voyage/ et je partage le tien que j’ai beaucoup aimé !
La boucle d’oreille plume est trop jolie!!! J’adore <3
Un grand grand merci pour ton article… En préparation de mon sac a dos pour un tour du monde de 15 mois, on lt tout et n’importe quoi.. et dans la majeure partie des cas, ça donne l’impression que pour etre backpacker, il faut etre absolument habillée en randonneur..
alors ton article me met du baume au coeur parce que c’est plus dans ton optique que je concois mon sac.. je veux passer des journées le nez dans les nuages à me balader et me sentir moi même..JE pars un an certes mais dans le but de m’évader.. Merci Merci ça m’aide vraiment beaucoup et en plus c’est joliment ecrit!!