Nous quittons Yogyakarta après 5 belles journées passées là-bas. Notre prochaine étape nous emmène sur le plateau de Dieng, une région de Java pas très connue des touristes internationaux et pourtant plutôt prisée par les touristes locaux. L’idée est de s’éloigner un peu de la ville pour faire découvrir à Nadine et Charles, une autre facette de l’Indonésie, sa facette principale à vrai dire : la vie à la campagne.
Sur la route du plateau de Dieng
Le plateau de Dieng est une région d’altitude connue pour son activité volcanique et ses cultures de pomme de terre. C’est un couple rencontré à Lombok qui nous avait fortement conseillé d’aller y faire un tour notamment pour le contact avec la population. Nous nous rendons sur place en voiture privée (information dans l’encadré en bas de page).
Sortir de Yogyakarta est, comme souvent en Indonésie, toute une histoire. Le trafic est très dense, même à 7 heures du matin, les scooters créent déjà de beaux embouteillages.
Finalement, nous sortons de la ville et profitons désormais d’un très beau périple sur les routes indonésiennes. De la fenêtre de la voiture, Nadine et Charles découvrent la vie quotidienne des indonésiens. Ils voient les enfants jouer au bord des routes, les gens vivre en communauté, les commerces en tout genre et la circulation qui ne s’arrête jamais. Nous traversons de nombreux villages mais les zones non habitées sont très rares. Il faut dire que la densité de population sur Java est assez remarquable.
Nous passons par la petite ville de Wonosobo qui accueille une fête. Les enfants sont déguisés, les petites filles maquillées et les familles vont et viennent autour de la grande place de la ville. Il est 10 heures du matin mais déjà les roulottes qui servent de la nourriture travaillent dur. J’ai l’impression d’être à une kermesse. La circulation est très compliquée et nous fait perdre quasiment 1 heure sur le temps de trajet prévu à la base. Nous finissons par trouver une échappatoire et retourner sur les petites routes de campagne.
Nous attaquons désormais la partie qui monte. Dieng étant situé à plus de 2 000m d’altitude, la route est à la fois sinueuse et vertigineuse, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! Les nuages sont bas et la brume confère aux différents panoramas des tonalités mystiques. La végétation elle, est toujours aussi luxuriante. De toutes part les arbres, les fleurs et les hautes herbes règnent en maître. Au loin, nous voyons le quadrillage minutieux des plantations. Bientôt, nous arrivons.
Dieng en mode backpacker
Le village de Dieng n’a rien de particulier. Comme souvent, ce n’est pas un village très charmant et les hébergements ne sont pas vraiment de qualité. Nous faisons vivre à Nadine et Charles notre quotidien de backpacker : faire du porte à porte pour trouver une chambre pour la nuit. Nous allons dans différentes guest-house toutes moins accueillantes les unes que les autres. Certains endroits sont vraiment glauques. Nous nous dirigeons vers une grande bâtisse verte sans charme.
La salle principale est dénuée de décoration, au milieu trône du mobilier bleu turquoise rococo, l’ambiance est glaciale. Nous visitons les chambres attenantes : un grand lit, des draps ornées de grosses fleurs violettes, une salle de bain sans lavabo, presque propre. Il y a l’eau chaude. Ça ira pour la nuit, c’est Charles qui décide. Nos sacs déposés, nous ne perdons pas de temps et partons faire une balade de quelques heures pour voir les différents points d’intérêt du plateau de Dieng.
Visiter le plateau de Dieng à pied
Grâce à Maps.me, nous arrivons à nous diriger et à trouver l’entrée du parc qui nous mènera jusqu’au cratère de Sikidang (Kawah Sikidang) En chemin, nous passons devant quelques temples hindous qui n’attisent pas vraiment notre curiosité. Nous profitons du paysage et de l’ambiance mystérieuse qui règne par ici. Les gens nous croisent en voiture, nous sommes les seuls à marcher. Ils nous klaxonnent, nous saluent. Les indonésiens que nous croisons discutent avec nous. Comme souvent, ils sont adorables. On échange quelques banalités et quelques blagues, Arnaud fait souvent des photos avec eux, ils aiment sa chevelure blonde.
Le cratère de Sikidang
Puis nous arrivons près de l’enceinte du cratère de Sikidang. De loin, on distingue des structures colorées qui jalonnent les lieux. Ce sont des espaces créés pour qu’on puisse se prendre en photo. Je vous ai déjà dit que les indonésiens (et les asiatiques en général) adorent se prendre en photo ? Ce n’est pas la première fois qu’on se rend compte qu’ils créent toutes sortes de structures et autres attractions pour prendre des photos originales sur des lieux d’intérêt. Nous on trouve ça dommage car ça dénature le lieu. Surtout qu’il n’y a pas vraiment de rapport entre ces grosses fleurs multicolores, ces cœurs hyper kitsch, cet énorme King Kong, et le cratère fumant qui sent le soufre…
Un autre point négatif : de nombreuses chouettes sont capturées et installées sur des branches artificielles. Elles sont transportées dans des boites en plastiques et passent leurs journées sur ces branches sans bouger, à disposition des visiteurs pour prendre des photos… C’est un spectacle assez triste de voir ces pauvres bêtes comme ça.
Nous traversons les lieux curieux et perplexes à la fois. Curieux face à cet endroit où l’activité volcanique est intense. L’eau est bouillonnante, la fumée sulfureuse sort à différents endroits et au milieu, ce cratère fumant dans laquelle des cannes à pêche en bambou sont plongées pour faire cuire des œufs. Perplexes face à ce côté parc d’attraction dont on se serait bien passé. Pour nous cet espace naturel est quelque peu dénaturé mais en même temps, c’est intéressant de voir comment le tourisme local est envisagé et comment les indonésiens jouissent de toutes ces attractions. Nous voulions du tourisme typique n’est-ce pas ?
Point de vue sur le lac de cratère et balade au milieu des plantations
Après notre petit tour au cratère, nous faisons demi-tour pour rejoindre un point de vue sur un lac de cratère un peu plus loin. Nous continuons notre marche à pied puis grimpons l’escalier qui mène au point de vue. L’après-midi est déjà bien entamée, les nuages sont encore plus bas que ce matin, l’air commence à se rafraîchir et à s’humidifier. Du point de vue, la brume en contrebas est encore plus épaisse. Nous pouvons quand même profiter de ce panorama sur un beau lac de cratère vert. Autour, des champs de cultures. Avec quelques rayons de soleil, le spectacle doit être encore plus sympa. Nous prenons quelques photos puis décidons de rentrer au village par un petit sentier qui traverse les champs.
Heureusement que nous avons maps.me car le chemin n’est pas très évident. On traverse les champs de pomme de terre, d’oignons et de choux, tout en profitant des panoramas qui s’offrent à nous sur le village, les mosquées et les autres parcelles de culture.
Nous rentrons au village, satisfaits. La balade fut agréable et les découvertes intéressantes. Avant de rentrer à l’hôtel nous nous arrêtons devant une petite roulotte pour faire goûter à Nadine et Charles notre sucrerie préférée, le martabak, que nous dégusterons avec un thé, à l’hôtel, pour se réchauffer.
Après une bonne soirée au warung branché du coin et une nuit pas trop désagréable, nous reprenons nos sacs. L’objectif est donc de trouver une voiture pour nous ramener à Yogyakarta puisque le lendemain, nous partons pour découvrir Malang et le mont Bromo !
Comment se rendre au plateau de Dieng ?
Plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Par vos propres moyens : aller au terminal jombor à Yogyakarta, prendre un bus pour Wonosobo. Descendre au centre de Wonosobo, prendre un taxi/bechak/micro pour aller au Terminal d’où les bus partent pour Dieng.
- Si vous êtes 4 ou que vous avez les moyens, le mieux est de réserver une voiture privée à Yogyakarta auprès d’une agence : 650 000 rps (~41€) la voiture
- Vous pouvez aussi choisir d’y aller pour la journée en excursion avec une agence. Je ne connais pas le prix mais sachez que vous passerez votre temps dans la voiture.
Temps de trajet pour aller à Dieng : 3h annoncées, 5h effectives.
Droit d’entrée à Dieng : 10 000 rps / personne (~0,80€)
Que faire au plateau de Dieng ?
- Aller voir le cratère Sikidang
- Aller au point de vue sur le lac de cratère
- Plusieurs temples hindous à voir sur la route
- Prendre le temps de découvrir les villages et les champs
Si vous êtes à pieds, comme nous, procurez-vous Maps.me et téléchargez la carte de Java Central. Quand vous zoomez sur le plateau de Dieng, vous aurez accès à tous les chemins piétons ! Nous avons commencé la visite par le Candi Arjuna. Depuis ce temple, vous payez un droit d’entrée de 30 000 rps/personnes (2€) et vous suivez le chemin jusqu’au cratère. À la guitoune de l’entrée on pourra vous fournir une carte (qui vaut ce qu’elle vaut…) pour que vous puissiez mieux situer les points d’intérêt.
Pour tout visiter, à pieds, nous avons mis environ 3-4h.
Repartir du plateau de Dieng
Rendez-vous au centre du village, il y a un restaurant qui fait information touristique en face des grosses lettres DIENG. Ils pourront vous renseigner et vous arranger le transport jusqu’à Yogyakarta pour 650 000 rps (~40€) en voiture privée. Il existe un shuttle qui fait le trajet Plateau de Dieng – Jodja qui part 2 ou 3 fois par jours (je ne connais pas les horaires) 150 000 rps/ personnes (~10€).
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