Songpan : vieille ville tibétaine et beauté de la nature à Huanglong

Dans le bus qui me mène de Chengdu à Songpan, je remarque que je ne suis pas la seule touriste à faire le trajet. Nous sommes trois. Trois nanas voyageant seules. Le trajet dure 6 h et quand nous arrivons à Songpan, nous nous rendons compte que nous avons réservé toutes les trois dans la même auberge située à quelques pas de là. C’est ainsi que je fais la connaissance de Zayna, une Espagnole en tour du monde et de Coni, une chilienne qui vit en Nouvelle-Zélande.

À l’auberge, Sarah, la gérante, nous montre notre chambre : nous partagerons un dortoir toutes les 3. L’auberge est mignonnette et les lits sont équipés de couvertures chauffantes. A priori, on va se les peler. Ici, les personnes sont différentes par rapport à Chengdu. Et pour cause, Songpan est une petite ville tibétaine, les habitants sont donc principalement des Tibétains. C’est donc ici que je découvre les tenues traditionnelles tibétaines ainsi que l’architecture tibétaine. Songpan est une petite ville au milieu de laquelle on retrouve des fortifications et une vieille ville. Dans cette vieille ville, les bâtiments sont bien différents : les façades des maisons à deux étages sont en bois et en pierres. Des avancées en bois permettent de créer des loggias, tenues par des colonnes de bois. Sous les passages, on retrouve les fameuses lanternes. Nous approchons des fêtes nationales chinoises, les rues de la vieille ville sont donc décorées avec des guirlandes de fanions rouges qui volent dans le ciel. Sur certaines places, des structures lumineuses sont en train d’être montées pour les festivités.

L’atmosphère est assez agréable ici. Le temps est frais et plutôt maussade, mais le premier tour que nous faisons dans le centre-ville nous plait. On y découvre beaucoup de petites boutiques, des restaurants et des cafés mignons. On en profite d’ailleurs pour repérer différents endroits où nous reviendrons déguster diverses soupes de nouilles.

Tout autour de la ville, on aperçoit de grandes étendues de verdure accrochées aux montagnes. Sur le trajet pour venir, je me suis d’ailleurs régalée du paysage montagneux. La ville elle-même se situe à 2800 m d’altitude et permet d’accéder à la vallée de Jiuzhaigou qui s’élève jusqu’à 4 700 m d’altitude. Et c’est justement cette vallée que j’ai voulu venir voir.

Vallée de Jiuzhaigou… ou pas.

À quelques heures de route de Songpan, on trouve le Parc National de Jiuzhaigou. Composé de lacs, forêts et montagnes absolument magnifiques, ce Parc National est l’un des plus populaires en Chine. Malheureusement, en août 2017, la région est frappée par un séisme de magnitude 7,0. Jusqu’à récemment, le parc n’était plus ouvert au public, mais en 2019, le gouvernement a décidé d’y autoriser l’accès sous certaines conditions :

• Seules certaines parties du parc sont accessibles
• Il n’est pas possible de visiter le parc sans faire partie d’un groupe (tour)
• La vente des billets est limitée à 2000 visiteurs par jour

Bref, j’avais flashé sur ce parc, mais visiblement, j’allais avoir pas mal de difficultés à m’y rendre. À Chengdu, je m’étais un peu renseignée, histoire de savoir s’il n’y avait pas moyen de feinter et d’y aller seule malgré tout. La réponse était bien entendu négative. Puis, on m’a dit que les guides ne parlaient que chinois… Vous comprendrez que la perspective de faire partie d’un groupe d’une vingtaine de personnes et de faire la visite en chinois ne m’enchantait guère. En creusant un peu, j’ai découvert qu’à proximité de ce parc si connu, se trouve un autre parc dont on parle moins, mais qui est accessible beaucoup plus facilement depuis Songpan. Banco, c’est là-bas que j’irais.

Aller à Huanglong à la place

Ce parc dont on parle moins, c’est le parc national de Huanglong (le dragon doré) et lors de notre première soirée à Songpan, Zayna, Coni, Daniel un voyageur israélien et moi-même étions en train d’organiser notre excursion pour le lendemain matin. Nous avons réservé un chauffeur pour 4 afin de pouvoir y aller et en revenir facilement. Nous nous couchons tous très excités à l’idée de ce qui nous attend le lendemain.

Le jour J, le réveil sonne très tôt. Coni est photographe, elle veut donc être au parc le plus tôt possible pour capter les plus belles lumières. Nous avons donc convenu d’un rendez-vous à 7 h avec le chauffeur. Avant de partir, on se couvre bien. Je porte mon legging + mon pantalon de rando ainsi qu’un tee-shirt + une chemise + ma doudoune, mon coupe-vent et une écharpe. Comme si j’allais au ski. Et croyez-moi, ces couches n’étaient pas de trop.

Le chauffeur est à l’heure, la route pour arriver jusqu’à l’entrée du parc dure environ 40 minutes et grimpe pas mal. Huanglong se situe à 3800 m d’altitude. Quand on arrive, nous sommes les premiers à prendre nos billets et les premiers à rentrer dans le parc. Alors que Coni prend le funiculaire pour atteindre directement le point le plus haut du parc, Zayna, Daniel et moi, nous prenons le temps de monter à pied. La randonnée (sur des caillebotis en bois) devrait durer environ 4 h.

Bon, je vous préviens, les mots me manquent pour parler de cet endroit tellement c’était somptueux. Honnêtement, je crois avoir rarement vu des choses aussi belles. Huanglong, c’est une cascade qui serpente à travers la montagne et qui coule sur de la roche de couleur jaune (d’où l’appellation “dragon doré”). Sur plus de 2000 m de dénivelé, l’eau sillonne la montagne et des piscines naturelles et des cascades se sont formées le long du chemin. Les couleurs sont superbes et pour couronner le tout : nous étions absolument seuls pendant toute la matinée. Plutôt que de parler, je vous laisse admirer le paysage avec cette série de photos.

On dit que le clou du spectacle, c’est cette dernière photo : la vue sur toutes ces piscines naturelles à l’eau turquoise. Mais vous voulez que je vous dise ? Je crois bien que j’ai préféré tout ce que j’ai vu avant d’arriver en haut. Peut-être qu’à force de m’émerveiller pendant 4 h tout au long du chemin, mon œil a fini par trop s’habituer à la beauté des lieux 😉

Refaire le monde et aller à Munigou

Le lendemain, je passe ma journée à discuter avec Coni. Littéralement. De 9 h du matin à 22 h le soir, nous avons abordé à peu près tous les sujets qui nous tenaient à cœur, sans jamais nous arrêter. D’un salon de thé à un restaurant de nouilles, nous avons échangé et débattu sur nos vies personnelles et professionnelles et c’était passionnant. Coni est freelance, comme moi et comme moi, elle croit fort en ses valeurs et souhaite les préserver dans tout ce qu’elle fait et entreprend. Bref, on s’est bien trouvé.

Pour notre troisième jour à Songpan, nous décidons d’aller dans un autre parc pas très loin. On se décide un peu tard, mais on trouve un chauffeur prêt à nous emmener à Munigou à une dizaine de kilomètres. Munigou, c’est un parc connu pour un très beau lac et une très belle cascade. Le problème c’est que nous n’avons pas le temps de visiter les deux endroits alors nous prenons un billet pour la cascade, même si l’on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Le chauffeur nous dépose au début de la courte randonnée et nous voilà de nouveau seules en forêt.

Une fois de plus, nous ne sommes pas déçues. La cascade est vraiment belle. Très impressionnante. Nous prenons quelques photos et renons le temps de profiter des lieux. Être seules dans des endroits si beaux, c’est pas si souvent que ça arrive.

Je reste un jour de plus à Songpan, car il faut que je réfléchisse à la suite de mon itinéraire. Mes plans ont en effet été chamboulés par les fêtes nationales : je n’avais pas réservé mes hébergements à l’avance et les prix des hôtels augmentent drastiquement (quand ils ne sont pas complets) pendant cette période et je n’ai pas beaucoup d’argent pour ce voyage. Après une journée de réflexion et de panique, je trouve finalement un endroit où aller et à l’aube je me mets donc en route pour le mont Siguniang… sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu. Je vous raconte ça la semaine prochaine ?