Chiclayo, première escale au Pérou | On Part Quand ?

Après la Colombie et l’Equateur, nous voici donc à Chiclayo au Pérou ! Premier carnet dans ce pays si populaire en Amérique du sud. Au programme dans cette ville peu connue : vestiges de civilisations pré-incas, dont une visite à faire absolument !

Bienvenidos a Peru !

Nous avons passé la nuit dans le bus entre Cuenca et Chiclayo au Pérou. Nous avons passé la frontière à 2h du matin, les yeux encore tout collés du peu de sommeil qu’on a réussi à tirer de nos semi-cama. A 2h30, après trois coups de tampon nous étions sortis d’Equateur et les bienvenus au Pérou ! On est remonté dans le bus, le chauffeur a de nouveau éteint les lumières et on a repris notre nuit là où on l’avait laissé. On aura fait plus glorieux comme entrée dans un pays.

Anecdote de passage de frontière

Vers 6h du matin, deuxième arrêt pipi du trajet, à Piura. Je cours devant M.pipi. Il m’en demande 0,50. Merde… J’ai les poches vides, Arnaud dors encore et je n’ai que « 5 minutitas no mas » pour faire mon affaire… Je fais mine de chercher des pièces et, encore dans le pâté, réponds en français au gars qui me regarde comme si j’étais une folle « je n’ai rien, je n’ai rien ». C’était pas la douane, mais face à mon grand désespoir, il m’a laissé passé…sans me donner les feuilles de papier-toilette qui vont bien. Heureusement, j’avais prévu le coup au macdo de Cuenca plus tôt dans la journée en leur volant vilement deux mètres de papier toilette que je garde depuis 15h précieusement roulés dans ma poche droite. Bref, je remonte dans le bus et me remet à penser à ces 0,50 centimes. D’un coup, mon esprit s’illumine (comme quoi,  l’envie pressante peut ruiner toute capacité de réflexion) même si j’avais eu des pièces je n’aurais jamais pu payer : on vient de changer de pays et par conséquent de monnaie. Dans les poches d’Arnaud il reste certainement quelques dollars mais nullement de nuevo soles. Quid donc du petit paiement à M. Pipi (ou tout autre petit vendeur) que l’on croise à l’entrée d’un nouveau pays, avant même avoir croisé un distributeur de billet ? Si quelqu’un a la réponse, je la veux bien !

La côte nord du Pérou est désertique

8h30, il fait vraiment jour, mon estomac se réveille aussi : comme d’hab’, j’ai faim. En dégustant le paquet d’Oreo et sirotant la brique de nectar d’abricot fourni par la compagnie de bus au départ de Cuenca, je regarde le paysage qui défile devant moi : désertique. La route va tout droit et de chaque côté des étendues planes de sable à perte vue. Sur certaines parcelles, des broussailles d’arbres souvent secs ou morts viennent animer le décor. Et puis des lignes électriques et les poteaux qui vont bien. Le ciel est gris et j’ai l’impression qu’il fait un peu plus chaud qu’à Cuenca. On longe la côte pacifique du Pérou. On n’a pas vu un paysage aussi plat depuis…les plages de la péninsule de Nicoya au Costa Rica. En voyant cela, j’ai du mal à m’imaginer que dans quelques jours nous pourrons être au milieu des montagnes andines qui culminent à plus de 6000m d’altitude et sont recouvertes de neige éternelle. J’avais lu que cette côte était désertique car l’eau étant trop froide pour s’y baigner,  les péruviens n’ont pas juger judicieux de créer des zones balnéaires. Ils ont surement eu raison, c’est pas moi qui serait venue me baigner dans l’eau froide. Il existe quand même quelques villages qui doivent attirer les touristes en quête de plages.

Petit à petit le paysage désertique et sec s’est transformé, laissant apparaître des champs et un peu plus de végétation. Tout est toujours aussi plat. Des constructions ont fait leur apparition : en pierre et pas très belles. Elles sont souvent détruites ou pas finies d’être construites. Puis des usines et enfin un premier village. Je remarque que c’est Lambayeque, village décrit dans le guide du Routard comme plus sympathique pour résider que Chiclayo, notre destination à une dizaine de kilomètre.

Aussi, on voit rentrer en scène les péruviens. On est lundi ça grouille vers le marché et dans les rues. L’ensemble du ballet de voiture, moto-taxi , bus et piéton dans tous les sens me laisse une impression de joyeux bordel au milieu de ces rues en terres et de ces habitations sommaires en pierre.

Chiclayo : joyeux bordel klaxonnant

Chiclayo au Pérou

En arrivant au parking de bus, les chauffeurs de taxi nous sollicitent directement « taxi, taxi a donde van ? » On leur explique gentiment que pour le moment nous n’avons pas d’argent.

Pendant l’heure qui va suivre, après avoir récupéré un peu de nuevo sol, nous partons à la recherche d’un hôtel, ce qui s’avère un peu plus compliqué que prévu. Visiblement Chiclayo n’est pas une ville très touristique. On finit par poser nos backpacks dans un hôtel sommaire sans internet et sans autre client mais pas cher et avec l’eau chaude. On se repose deux heures puis on sort en quête d’un réseau wifi et accessoirement de quoi manger. On découvre les rues et les avenues agitées de cette petite ville où les taxis semblent se faire la conversation en klaxonnant. L’immersion en terre péruvienne est en marche. On aime déjà ce pays.

Après une loooongue nuit, nous nous levons vers 7h du matin tout pimpant. Aujourd’hui programme chargé, nous irons visiter le musée de Tumbas Reales a Lambayaque et le site archéologique des pyramides de Tucume.

Visites et découvertes archéologiques à Chiclayo

Le musée du Señor Sipan à Lambayeque

Après un bon petit déjeuner nous nous jetons dans le bain de la circulation péruvienne à la recherche du collectivo qui pourra nous emmener à Lambayeque, village voisin de Chiclayo. Rapidement, on trouve la bonne rue et une voiture qui part pour le village. En fait c’est un peu comme du covoiturage mais organisé par une société privée. Nous sommes quatre à monter dans la voiture d’un chauffeur qui n’a rien de plus que sa voiture particulière. On découvre par la même occasion la conduite péruvienne qui n’a rien à envier à la conduite colombienne. J’ai hâte de voir ce que ça donnera sur les routes de montagne…

On arrive au village quelques minutes plus tard et le chauffeur nous dépose près de l’entrée du musée.  On est obligés de déposé nos sacs, téléphones et appareil photo à la consigne. On s’acquitte du droit d’entrée et en avant pour la visite de ce musée tant reconnu dans la région.

C'est quoi les Moche ?

La culture Moche (ou Mochica) est l’une des nombreuses civilisations pré-colombienne du Pérou. Cette civilisation encore assez mystérieuse de nos jours, aurait vécu à peu près de l’an 100 à l’an 700 principalement sur la côte nord du pays. Chronologiquement, elle précède les fameux Incas de près de 800 ans !

Chiclayo au Pérou

Déjà, de l’extérieur, le musée du Señor Sipan paraît bien plus neuf que n’importe quelle habitation autour. Un peu comme un ovni, il est posé au milieu de la ville, grand, moderne, imposant. En grande lettres dorées on peut lire « museo de las tumbas reales ». Ce musée inauguré en 2002 fait suite aux découvertes archéologiques les plus importantes de ces 30 dernières années. En effet, en 1987, une équipe d’archéologues découvrent non loin de Cajamarca les vestiges mortuaires du gouverneur de la civilisation Moche dans des tombes construites au sein de pyramide en adobe. Dans ces tombes, sont enterrés des hommes et des femmes de haut rang et donc avec eux, leurs trésors (entre autre). Dans le musée donc, on découvre tout ces trésors, témoignages intactes de la culture Moche alors très peu connue.

Le musée Tumbas Reales (Señor Sipan) : une visite à ne pas manquer à côté de Chiclayo !

Pendant près de deux heures nous avons arpenté les nombreuses salles du musée à la découverte de cette civilisation dont nous ne connaissions rien, même pas le nom.

On découvre qu’ils étaient à l’origine de méthode d’irrigation encore inégalées aujourd’hui et qu’ils étaient aussi des artistes talentueux. Les tombes étaient remplies d’ornements, de pierres précieuses, d’or, d’argent mais aussi de bibelots représentants des hommes, des animaux et des scènes de vie. Tous ont une signification. On découvre aussi la façon dont les moches avait de procéder aux rites funéraires de leur chef « le senor sipan ». Les fouilles archéologiques sont aussi très bien expliquées et nous avons trouvé le travail de mise en valeur de telles découvertes  très intéressant. L’homme était enterré certes, mais emmenait avec lui, dans sa tombe, sa femme, deux autres femmes sacrifiées, un garçon, un lama décapité, un chien, une vierge mais aussi le chef des armes qui, enterré à un étage supérieur, surveillait la sépulture pour ce dernier voyage. Bien entendu, moins l’homme était important moins il avait de compagnie pour cet envol vers l’au-delà.

Chiclayo au Pérou

Le musée est vraiment très beau. Les pièces exposées sont parfaitement conservées et très bien mises en valeur par les différents jeux de lumières. Les pièces artistiques sont très fines et très bien finies, bref on avait parfois du mal à croire que tout cela avait été fait  aux alentour du 3ème siècle après Jesus-Christ ! Les pièces couplées à la représentation des fouilles archéologiques mises en valeur par des photographies et des reconstitution à l’échelle, en font un musée très intéressant à visiter, même pour les moins initiés !

Edit après 17 mois de voyage : Ce musée est assurément le plus beau musée qu’on a visité pendant notre voyage !

Bon à savoir

Se rendre au musée las tumbas reales/Señor Sipan ?
Depuis Chiclayo prendre un collectivo pour Lambayeque  à l’angle de la calle San Jose et San Martin.

Tarifs du musée ?
Droit d’entrée 10 NS (2,50€ environ) par personne, possibilité de réduction pour les étudiants.
Dépôt des sacs, portables et appareil-photo à la consigne : penser à prendre une pièce d’identité. Photo interdites dans le musée.

Vers la découverte d’un site archéologique : Tucume

Après la visite, on reprend un collectivo pour nous rendre cette fois au village de Tucume qui abrite un très grand site archéologiques sur lequel on peut voir les vestiges des pyramides de la civilisation Sican (ou Lambayeque) qui a succédé à l’empire Moche et précédé la civilisation Chimù.

On fait vite le tour du village et on en profite pour s’arrêter manger dans un petit restaurant. Poisson frit pour Arnaud et poulet et riz pour moi.

Rassasiés, on demande à un moto taxi de nous emmener aux pyramides. A l’entrée, on peut choisir de faire un seul chemin pour 8 soles ou de faire le tour complet pour 12. On choisit cette solution et on s’aventure dans ce désert au milieu duquel on trouve une montagne et des nombreuses autres petites montagne de terre : les vestiges des temples pyramides. Comme elles ont été construites en adobe entre 700 et 1300 après Jesus-Christ, avec l’érosion et le travail du temps en général, les pyramides  sont désormais des montagnes de terre érodée. Il y a quelques toits construits sur certaine d’entre elle, preuve d’un travail archéologique passé mais aujourd’hui tout semble laissé à l’abandon et condamné à disparaître.

Chiclayo au Pérou

Nous avons marché deux bonnes heures à travers ce désert a essayé d’en savoir un peu plus sur ces constructions. Malheureusement, il n’y a aucun balisage, on a du mal à savoir où l’on peut aller et où on ne peut pas, on ne sait pas vraiment ce qu’il y a à voir et rien n’est vraiment mis en valeur. Rien, à part une pyramide un peu plus éloignée, « las balsas« , qui, elle, a été bien conservée et protégée de la pluie. Une rampe en bois permet d’en faire le tour, guidé par des explications. On y découvre l’intérieur de la pyramide ainsi que des dessins muraux très bien conservés.

huaca-tucume

huaca-las-balsas

L’intérêt du site archéologique réside principalement dans la balade au milieu de ces énormes monticules de pierres et de ce paysage désertique, de la pyramide las  balsas et du musée à l’entrée bien complet, moderne et intéressant pour en savoir plus sur le village de Tucume et la civilisation Lambayeque.

En sortant on a attendu quelques minutes un moto taxi puis pris le premier collectivo pour rentrer à Chiclayo. Arnaud sourit face au ballet des rabatteurs qui, à chaque arrêt se donnent en spectacle pour attirer le client même quand le bus est presque plein. On ne connaîtra jamais ça en France.

De retour à l’hôtel, on pense déjà à notre départ demain pour la ville de Trujillo où nous irons découvrir un autre site archéologique.

Bon à savoir

Se rendre à Tucume : collectivo depuis Chiclayo ou Lambayeque  près de la place des armes – 2,50 NS (moins d’1€) / personne depuis Chiclayo. Depuis le village de Tucume prendre un moto taxi pour aller aux pyramides – 2NS ( moins de 1€)

ze 12NS (environ 3€) pour le tour complet et 8NS (environ 2€) pour un seul chemin. En vrai, nous avons payé le tour complet mais personne n’a vérifié notre billet pendant la visite et nous n’avons d’ailleurs croisé personne sur le site à part à l’entrée… On pense qu’il y a vraiment moyen d’acheter le billet à 8 NS mais de faire quand même le tour complet. A bon entendeur.

Restez connectés ! La semaine prochaine on continue nos
découvertes historiques et archéologiques à Trujillo !
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