J-19 avant le grand départ : bilan d’humeur de ces deux derniers mois. | On Part Quand ?

J-19 avant le grand départ : bilan d'humeur.

Préambule.
A J-19 du grand départ, je n’ai pas voulu écrire un article informatif sur notre préparation.
J’ai préféré en écrire un qui met plutôt l’accent sur mes ressentis depuis la dernière fois que j’ai écrit ici.
Cet article, d’un style légèrement différent des autres billets d’humeurs écrits par le passé,
est finalement le premier article d’une série, d’un genre proche du journal de bord,
qui trouvera sa place sur les pages de ce blog et fur et à mesure de notre Grand Voyage.
En espérant que ça vous plaise.
Bonne lecture.
 

Ces derniers mois auront été riches en émotions. A quelques jours du grand départ, je ne peux m’empêcher de repenser à ces moments que nous avons vécu. En l’espace de quelques semaines, nous avons mis un terme à notre vie d’avant pour nous tourner sans faillir vers cette nouvelle vie qui nous attend.

M-3 : Décembre

Je repense à Noël dernier qui avait une saveur particulière, celle du « dernier noël en famille ». Je repense à mes quelques larmes sur le canapé de la belle famille, je n’ai pas pu fêter noël avec ma famille cette année encore. Je repense à cette après-midi passée à Marseille avec mon père, ma belle mère et deux de mes soeurs. Je suis heureuse de les voir. La dernière avant longtemps aussi. On se reverra certainement sur les routes, dans votre nouveau pays de résidence.

Soirée du nouvel an. Depuis trois ans, chaque passage à la nouvelle année est mieux que le précédent. Merci les amis. La page 2015 se tourne et laisse entrevoir les premières ligne de 2016.

M-2 : Janvier

Pour nous, la fête à laissé place aux préparatifs de plus en plus importants. Faire nos permis internationaux, se faire vacciner contre la fièvre jaune, passer entre les mains de différents médecins. A peine le temps de reprendre le rythme du travail que nous avons déjà la tête dans les cartons. C’est fou le nombre de choses qu’on peut entasser en à peine 4 ans. Je sens déjà l’angoisse monter. Puis, on cligne des yeux et on n’a plus de télévision… plus de machine à laver… plus de canapé. Vivre au milieu de ses cartons procure une sensation très bizarre. Petit à petit nos repères s’effritent. Je balise. Je ne reconnais plus mon chez moi, je n’ai qu’une hâte : quitter ce logement.

Samedi, déménagement. Encore merci les amis. Tout se bouscule. Finalement, notre vie est rangée en deux heures et tient dans 9m3. C’est pas grand chose. On claque les portes du Fort Transit de location, on prend la route. Je respire de nouveau. 300 km plus tard, en à peine une heure on met notre vie en attente dans un hangar. On souffle.

alpes

Retour à l’appartement, on scotche, on protège, on peint, on nettoie. Je panique. Grand moment de solitude que ces heures passées, seule dans cet appartement, à récurer, nettoyer, balayer. Faire semblant que tout est propre. Faire comme-ci nous n’avions pas vécu là pendant quatre ans. Etat des lieux compliqué. Puis la porte blindée qui claque une dernière fois dans le vide de cet appartement humide et froid.

Point final.

(…)

Jeudi 21 janvier 2016, il est 14h22 et aujourd’hui Arnaud fête ses 28 ans. Quand il fêtera ses 29 ans, nous voyagerons depuis presque un an.

Plus que deux semaines de boulot. J’ai hâte. 9 jours sans compter le week-end. 1, 2, 3, 4, 5, (week-end), 6, 7, 8, 9, la quille. Libération. Plus besoin de faire semblant, dans 9 petits jours nous n’aurons plus d’obligation. Je suis excitée comme quand j’avais 12 ans et que je comptais les jours avant d’aller au parc Asterix.

(…)

M-1 : Février

1er février 2016. C’est lundi. Notre dernier lundi travaillé. C’est aussi mon anniversaire. j’ai 25 ans et toutes mes dents. Quand je fêterai mes 26 ans, nous voyagerons depuis presque un an. Je m’égare. Dernière semaine à Avignon. Ce week-end risque d’être compliqué.

 (…)

Arnaud a fini le travail hier. la joie et le soulagement se lisent sur son visage. Aujourd’hui, dernière journée de travail pour moi. Enfin. Hier j’ai dit au revoir à deux copines. Premiers pincements au cœur. Je m’arrête un instant et pense au week-end qui s’annonce. Je sens déjà l’émotion m’envahir. J’ai intérêt à m’accrocher. Quitter ses amis, ce n’est pas comme quitter son travail.

(…)

amis

Samedi soir, tous nos amis sont là, plus que nous pouvions l’imaginer. Ça fait plaisir de se savoir autant entouré. La soirée bat son plein mais vite, je reviens à la dure réalité : toutes les bonnes choses ont une fin. Chaque au-revoir nous rapproche un peu plus du moment où on se retrouvera seuls. Trop d’émotions. Je ne peux pas empêcher les larmes de couler, chaque bise est une épreuve.

Au-revoir les amis, vous allez vraiment me manquer.

C’est lundi, nous réunissons une dernière fois nos affaires. Comme l’impression de vivre un second déménagement. On ferme la porte de notre maison d’accueil, Arnaud enfourche la moto, je prends la voiture pleine à craquer.

 

Chaque départ éveille en moi les souvenirs des départs passés. Seule au volant de ma 206, je ne peux m’empêcher de repenser à mon arrivée dans la région, 3 ans et demi auparavant, seule, dans ma voiture trop pleine d’affaires. La boucle est bouclée. Fin d’une aventure, début d’une nouvelle. La nostalgie n’est pas loin mais alors que je m’apprête à franchir la barrière du péage direction Lyon, Radio Nova ne pouvait mieux choisir sa chanson. Sanctuary de FM Laeti. « Now i’m free » chante-t-elle, au moment même où la barrière se lève. Je passe  alors la première, les percussions m’accompagnent. Au fond de moi, la lumière se rallume : now, we are free.

 

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