Que faire à Bangkok ? La maison de Jim Thompson
En faisant nos recherches sur les activités à faire à Bangkok, la maison de Jim Thompson faisait partie des incontournables. Après avoir checker les critiques sur Trip Advisor, nous avons décidé de nous lancer dans cette petite visite qui avait l’air plutôt agréable. Normalement, pour se rendre à la maison de Jim Thompson, on prend le Sky train, le métro aérien de Bangkok qui relie pas mal de place à Bangkok. Mais nous, pour faire cette visite, on voulait prendre le bateau.
Il se trouve que la maison de Jim thompson se situe au bord d’un des canaux de Bangkok, nous nous sommes donc débrouillés pour nous rendre au départ du traversier qui passe devant la maison (voir les infos pratiques en bas de l’article). Après une bonne vingtaine de minutes, on atteint la berge de départ. On grimpe dans le long bateau à moteur qui sert de transport local et c’est parti pour quelques minutes sur les canaux de la ville.
De chaque côté, on découvre des habitations de fortune fabriquées de bois et de taule dans lesquelles les habitants s’affairent à leurs activités quotidiennes. Nous sommes plongés dans une partie authentique de Bangkok. Accrochées aux balcons, de nombreuses plantes vertes ajoutent un charme certain à cet endroit pourtant si pauvre.
Puis nous débarquons à la maison de Jim Thompson. Ici le contraste est saisissant, devant nous se dresse un magnifique jardin tropical et de belles maisons sur pilotis en teck. Autre standing. La visite des lieux est guidée, on y a même le droit en français.
Jim Thompson était un architecte américain venu s’installer en Thaïlande juste après la seconde guerre mondiale. Amoureux du pays, il décide de lancer le commerce de la soie et de déconstruire et reconstruire des maisons typiques en teck ici à Bangkok. Grand amateur d’art, il y entrepose ses plus belles collections de bibelots, statues et autres objets typiques de l’Art asiatique. Disparu mystérieusement en 1961 en Malaisie, sa maison est alors transformée en musée.
La visite est vraiment intéressante et les œuvres ainsi que le cadre sont magnifiques. Pendant une heure nous sommes plongés dans l’univers de ce riche américain et nous découvrons de très belles pièces qui ont parcouru les siècles et les civilisations de la Chine à la Birmanie.
Après un petit rafraîchissement, nous reprenons le bateau moteur, nous apprécions une fois de plus la balade. Si vous ne savez pas quoi faire à Bangkok, on vous conseille vivement cette petite visite.
Les marchés flottants… ou pas !
Le lendemain, nous sommes encore un peu victime du décalage horaire. A 4h30 du matin nous sommes réveillés et dans la rue, prêts à découvrir un marché flottant de Bangkok que peu de touristes vont voir. En effet, le marché de Bang Ku Wiang n’est ouvert que le matin entre 4h et 7h. Il propose principalement des denrées alimentaires aux restaurateurs qui viennent se fournir ici avant d’ouvrir leur cuisine.
Bangkok est très connu pour ses marchés flottants. Nous voulions en découvrir un mais nous ne voulions pas tomber dans l’attraction touristique. Le plus connu des marchés flottants de Bangkok est le marché de Damnoen Sudak. C’est celui que l’on voit toujours en photo, probablement l’un des plus grands et des plus beaux marché flottant de Bangkok. Sauf qu’aujourd’hui, le lieu est assailli par les touristes. Les retours que nous en avons eu ne nous ont vraiment pas donné envie : la rivière est tout autant rempli de bateau de touristes que de bateaux de marchands, les produits sont chers, « l’excursion » l’est aussi. Bref, ça ne nous intéressait pas.
En revanche, nous avions lu quelques infos sur le marché matinal de Bang Ku Wiang, et celui-ci titillait beaucoup plus notre curiosité. Malheureusement, impossible pour nous de trouver un taxi pour nous emmener là-bas et les autres indications trouvées sur le net se sont avérées pas très claires/fausses (on, vous dit ce que l’on sait en bas dans l’encadré.) Bref, vous l’aurez compris, à 5h30 du matin, nous étions toujours en train de chercher un taxi, nous avons donc rebroussé chemin vers l’hôtel…
Pas désespérés pour un sou, nous nous sommes fixés un nouveau challenge : trouver un train pour aller à Chiang Mai le plus tôt possible. Nous décidons donc de passer notre matinée à atteindre cet objectif… et ce n’était pas si simple que ça !
Prendre le train pour Chiang Mai : déjouer les arnaques organisées.
Au préalable, nous avions fait quelques recherches sur le net. Pour réserver un billet de train, il faut passer par les agences de la ville, on n’aime pas trop ça mais bon… a priori, acheter un billet pour le jour même est quasiment impossible. Cependant, un site annonçait quelque chose de plus intéressant : il serait possible d’obtenir un billet pour le jour même en se rendant à la gare directement, le matin, car tous les jours 10% des places sont débloquées en dernières minutes. Chouette ! Ça, ça nous plait.
1 – Ne pas toujours croire les hommes dans la rue qui veulent nous aider
On se met donc à la recherche d’un taxi pour aller à la gare. On se fait alpaguer par un gars, qui au premier abord n’a pas l’allure d’un chauffeur de tuk-tuk et qui nous conseille de nous rendre au centre d’informations touristiques pour acheter notre billet. Il nous dit que ça sera plus simple… mouais… on décide de le croire, car le type à quand même l’air honnête sur son vélo. Il nous arrête un tuk-tuk qui, pour 20 bath, nous dépose à ce centre d’informations.
Bon déjà en arrivant on se dit qu’en fait ce n’est pas ce qu’on pensait. Nous sommes face à un centre de tourisme qui a quand même bien l’allure d’une agence de tourisme. La dame nous accueille avec le sourire, on s’installe à son bureau et là, c’est le début d’un véritable sketch !
Ne pas tomber dans le panneau
Nous lui expliquons donc que nous souhaitons avoir deux billets dans le train de nuit de ce soir qui relie Bangkok à Chiang Mai. Elle sourit, nous explique qu’elle va téléphoner pour savoir s’il reste des places. Cependant, elle a peu d’espoir car à la fin de la semaine c’est le nouvel an chinois. Enfin, elle baragouine des mots en thaï dans son téléphone puis elle fait cette grimace qui veut toujours dire « oups, ça ne va pas le faire ». « full full » elle nous dit. Bon.
Puis sans perdre de temps, elle nous propose une autre solution : faire une correspondance de quelques heures à Ayutthaya et prendre le train de nuit depuis cette ville. On ne comprend pas bien pourquoi on pourrait avoir des places depuis Ayutthaya et pas depuis Bangkok mais soit. Du coup on se dit que quitte à aller à Ayutthaya, autant y rester une nuit et prendre le train de nuit le jour suivant.
A l’annonce de cette proposition, le visage de notre interlocutrice s’éclaircie. Elle nous propose tout un tas de chose en nous annonçant « same same » et « cheap cheap », nous sort le prospectus d’un hôtel « cheap cheap » lui aussi.
2 – Jouer la comédie pendant la négociation
Puis on lui demande le prix. On regrette de ne pas avoir filmé cette séquence ! Elle empoigne sa calculette, fronce les sourcils et se met à taper frénétiquement des chiffres sur la machine. Elle fait une pause, se gratte la tête, lève les yeux au ciel, puis secoue la tête en grognant et reprend son calcul a priori bien compliqué « tic tic tic tic tic » ses doigts pianotent sur la calculette pendant deux bonnes minutes. Et nous, en face, nous sommes hilares.
Elle dépose enfin la calculette devant nos yeux : 2900. Elle veut 2900 baths par personne ! Mouahahahaha, elle est folle !
On entre alors dans les négociations. Nous savons que le prix du train s’élève à 800 bath par personne, on accepte un petit supplément pour le transport de notre hôtel à la gare et on veut bien aussi comprendre qu’elle a un business à tenir : nous on accepte à 2000 bath à deux. On lui dit que c’est beaucoup trop cher, on essaye de lui expliquer qu’on ne veut pas de sa nuit d’hôtel, ni de ses transports gare/hôtel à Bangkok et à Ayutthaya et à Chiang mai. Nous on ne veut que les billets de train. Point.
« ok » qu’elle nous dit. Elle reprend la calculette infernale, recommence son manège puis redépose le petit écran devant nos yeux : 2300 bath par personne.
Elle accompagne son geste d’un discours un peu plus énervé. On devrait comprendre qu’elle propose de la qualité, que ce qu’on demande est impossible, que de toute manière il n’y a plus d’autres choix car sa boite a racheté tous les billets de train pour pouvoir les revendre blablabla…
J’essaye d’en caser une pendant tout son hiatus, elle me coupe la parole, je finis par lui demander de se taire et de m’écouter. Je lui dis que nous connaissons le prix du billet de train sec, je lui dis que nous n’avons pas 5000 baths à dépenser là-dedans, que nous voyageons depuis plusieurs mois et que ce n’est pas possible pour nous de dépenser autant.
« ah you’re on a budget ? » Yes madame. Elle reprend son discours mais cette fois en l’axant plus sur l’empathie. Elle nous comprend. Mais nous aussi devrions comprendre que si elle ne respecte pas certaines choses, son boss va la tuer ! Finalement, elle nous propose de prendre le bus de Bangkok « cheap cheap » pour 850 bath par personne, direct pour Chiang Mai. Ça pourrait nous aller, mais nous on veut prendre le train ! On lui dit qu’on va réfléchir et qu’on reviendra si besoin.
3 – Faire sa tête de mule
On décide d’aller dans deux autres agences pour demander si tout est full ou pas. Chaque fois c’est pareil « full full ». On ne baisse pas les bras, la dernière agence nous dit de revenir à 11h car la gare remet des billets en vente à ce moment-là. Enfin quelqu’un d’honnête ! On décide du coup, d’aller directement à la gare pour demander un billet, comme prévu au départ.
Aucun tuk tuk ne veut nous emmener à moins de payer 400 bath. Ils veulent tous nous ramener au centre d’informations. Puis l’un d’entre eux nous explique que quand ils emmènent des touristes là-bas, ils reçoivent des coupons pour de l’essence gratuite ! L’arnaque ! Face au refus en masse des tuk tuk, on arrête un premier taxi, il refuse de mettre son compteur. On le laisse repartir et on décide de sortir du quartier de la Khao San Road. C’est finalement à trois rues du quartier de là que l’on trouve un taxi qui nous emmène à la gare, avec le compteur. 20 minutes et 55 baths plus tard, nous sommes arrivés. On demande deux billets au guichet pour le train du soir même, aucun problème, il reste des places !
C’est donc super fiers de nous, que nous reprenons un taxi vers notre hostel. Le reste de la journée on le passera à se balader. On refera une tentative de visite du Wat Phra Keow mais nous sommes dimanche et le nombre de touristes dans l’enceinte du monument m’angoisse à peine a-t-on mis les pieds dans la cour. On fait demi-tour. Tant pis, ça sera pour une prochaine fois.
- Visiter la maison de Jim Thompson
En skytrain : descendre à la station National Stadium
En bateau : prendre le traversier à la station Panfa Leelard près du temple Wat Saket. Descendre à la station Sapan Hua Chang. 9 bath/personne
- Visiter les marchés flottants de Bangkok
Le marché de Damnoen Sudak : vous pourrez vous y rendre très facilement en taxi ou avec une agence. Moyennant pas mal d’argent, cela va de soi.
Le Marché de Bang Ku Wiang : Nous avons trouvé des infos sur différents sites, toutes semblent identiques et fausses… Une dernière solution à tester : Louer un bateau au (Tha) Chang Pier (près du palais royal) et demander à être déposé au Noi-Khlong Om-Bang Khu Wiang Floating Market. A voir maintenant si à 4h ou 5h du matin, le port est ouvert…
- Prendre le train Bangkok – Chiang Mai
Rendez-vous directement à la gare Hualumphong de Bangkok et achetez vos billets au guichet. Il existe plusieurs types de train et plusieurs classes dans les trains. Cela va de la banquette en bois avec fenêtres ouvertes au train couchette Express avec air conditionné. Comptez entre 250 et 1000 Bath en fonction de votre choix. Le trajet dure 15h. Nous avons pris l‘Express en couchette 2nde classe. Le train tout confort, principalement fréquenté par des touristes (qu’on se le dise) avec air conditionné. 790 Bath (~21€) la couchette du haut et 890 bath (~24€) la couchette du bas. Un trajet reposant, pour une fois !
Nos aventures à Bangkok s’achèvent ici.
Nous sommes contents de reprendre la route et partir découvrir cette ville
du nord de la Thaïlande dont tout le monde parle : Chiang Mai !
Pour continuer la lecture :
- Découvrir nos carnets en Amérique du sud
- Lire nos conseils pour préparer votre voyage
- S’informer de nos bilans et budgets par pays
On replonge avec vous dans les galères des débuts en Asie ! Apprenez quelques chiffres en thaï ça facilite les négociations ! On vous rejoindrai bien pour quelques jours 😉
Gros bisous, Bénédicte & Alexis
Je vois que c’est plus compliqué qu’en Amérique du Sud, mais vous avez de la ténacité
Hello ça a l’air rock en Roll mais je constate que vous avez pris de la bouteille avec vos mois passés en vadrouille. … Bonne route les loulous. Gros bisous
Bonjour à vous nobles voyageurs.
Quel plaisir de vous retrouver dans de nouvelles aventures ! Bangkok semble être une jungle ou tout est fait pour que le touriste aille et passe par leurs chemins. Dur dur de voyager relax et comme les locaux au gré de vos fantaisies comme vous le faisiez en Amérique du sud.
J’espère bien que vous allez nous faire découvrir la richesse de cette nourriture asiatique que nous recherchons dans nos restos français.
Bonne route à vous deux et à très bientôt le plaisir de vous lire.
Jean-Michel
Je reconnais bien le même sentiment horrible que j’ai ressenti en Chine, cette impression d’être un porte-monnaie sur pattes. Mais courage les copains, quand vous connaitrez quelques mots ça va aller mieux. Mais déjà, félicitations! Vous avez déjà de quoi être fiers de vous!
Et je note qu’Arnaud a fait rafraîchir sa coupe en France, et que ça lui va très bien!
Je fais connaissance avec votre blog. On dirait que vous êtes revenus en forme de votre pause française. Nous avions parcouru la Thaïlande (et un blog assez vilain à l’époque) avec les enfants en sac à dos durant 4 mois, couplé avec le Laos. Vous ne ferez pas la vallée centrale en Thaïlande? Nous on avait beaucoup aimé. Chaing Mai… très joli, mais bon on vous laisse juger. Avec un peu de chance, les vacances des étudiants australiens seront terminées. Des embrassades du Pérou. Philippe
Bonjour Philippe et merci pour ce commentaire !
Nous retournons en thaïlande après le Laos, nous passerons donc certainement un peu de temps dans l’Isaan, si c’est à ça que vous pensez quand vous dites « vallée centrale ». Je pense que les australiens n’étaient effectivement pas en vacances, nous n’en avons pas rencontré 😉 On a bien aimé la thaïlande mais … car il y a toujours un mais… on en parlera plus quand on en fera le Bilan !