Randonnées à Huaraz : Wilcacocha et Laguna 69 pour se mettre en jambe | On Part Quand ?

Nous quittons la côte désertique du Pérou et ses vestiges de civilisations pour aller faire des randonnées à Huaraz, au pied de la Cordillère Blanche, lieu culte des trekkers au Pérou. Dans cet article, on s’acclimate grâce à deux randonnées à la journée, avant de se confronter à un trek plus sportif ! 

– Toutes les infos pratiques pour organiser votre passage à Huaraz sont données dans les encadrés tout au long de l’article –

Huaraz, repère de montagnards et de randonnées

Le bus de nuit nous a laissé à Huaraz à 4h45 du matin. On ne peut pas dire que nous avons passé une bonne nuit étant donné le concours de ronflement qui se jouait juste à nos côtés. Bref c’est donc fatigués mais pas tant endormi que ça que nous récupérons nos sacs et nous faufilons dans les rues de Huaraz à la recherche de l’hôtel que nous avions repéré la veille. L’air frais nous pique le visage, ça va surement être le moment d’investir dans une paire de gants. On avance en espérant juste une chose : qu’il reste des lits disponibles à l’hôtel.

Après une quart d’heure de marche dans la nuit, on atteint enfin la porte d’entrée du Caroline Lodging. Le veilleur de nuit a lui aussi un peu la tête dans le cul mais il arrive quand même à nous proposer deux lits dans un petit dortoir (infos pratiques dans l’encadré, plus bas). On pose nos affaires dans un coin, on essaye d’être discrets pour ne pas réveiller les voisins, on se déshabille et hop sous les couvertures pour rattraper un bout de la nuit malgré les coqs qui commencent à chanter.

randonnées à Huaraz

Comme d’habitude, après un bus de nuit nous ne sommes pas très productifs. Nous passons donc notre première journée à arpenter les rues de la ville et à rattraper notre sommeil. Huaraz n’est pas la ville la plus charmante qu’on a pu voir. Après un tremblement de terre qui a ravagé une bonne partie des villes de la régions dans les années 70, la ville s’est reconstruite comme elle a pu en faisant fi de tout aspect esthétique.

La différence entre ici et Trujillo c’est la culture andine, bien plus présente. Nous retrouvons les femmes aux jupes colorées et bas de laine, coiffées de leurs chapeaux ronds et de leurs tresses. Comme pendant notre voyage en Equateur, elles transportent tout sur leur dos, dans un grand châle tout aussi coloré que le reste de leur tenue. Plantes, pomme de terre, feuille de coca, bébés, ces femmes portent sur leur dos tout ce qu’elles ont d’important.

Le marché central de Huaraz, notre cantine !

On s’est vite mis en quête du marché central, valeur sûre en ce qui concerne la nourriture : on y mange bien, beaucoup et pour vraiment pas cher ! On découvre un marché couvert plus grand que ceux auxquels on a déjà été confronté. On parcours les étals de viandes, de poissons et de fruits. On y voit de tout : des têtes de veau entières, des poulets, des gros poissons et même des cochons d’Inde (le « cuy » est un plat traditionnel très prisé ici) ! Les odeurs se mélangent aux couleurs des étals. Ça sent le poisson frais, la viande, l’orange et les herbes aromatiques.

On monte à l’étage du dessus et on y découvre les restaurants. Comme d’habitude, dès que nous passons devant les mamas, on se fait alpaguer de tous les côtés, toutes veulent que nous mangions leur menu. On s’arrête à un restaurant et on déguste un menu (un chouille trop salé) complet pour 5 soles (1,50€) par personne ! Repus, on s’achète quelques denrées pour manger à l’hôtel et on rentre.

Après une petite sieste, on fait la connaissance d’un français, Paco, et d’un Suisse, Lambert, avec qui nous décidons d’aller boire un verre et manger un morceau à l’extérieur (cet article doit donner l’impression que nous passons notre temps à manger pas vrai ?). On passe une bonne soirée en leur compagnie à échanger nos anecdotes de voyage. Ça faisait un petit moment qu’on ne s’était pas sociabilisés.

Première petite randonnée à Huaraz : La Laguna Wilcacocha

Mercredi, nous décidons de faire une première balade d’acclimatation qui ne mérite pas trop d’organisation. Oui parce qu’ici, si on ne se prépare pas un minimum, on peut vite être surpris par le sorroche (ou mal des montagnes) étant donné que beaucoup de randonnées à Huaraz, se font à plus de 4000m d’altitude. On ne rigole pas avec ce genre de chose, tout le monde vous le dira, ici, il faut d’abord s’acclimater avant de tenter un trek plus long.

Le Sorroche c'est quoi ?

Wikipédia à toujours la réponse (parce que j’ai la flemme de trouver les bons mots 🙂 )

« Le mal aigu des montagnes (MAM) est un syndrome de souffrance, lié à une montée trop rapide en haute altitude, à l’absence d’acclimatation et à une sensibilité personnelle plus ou moins importante. Ses symptômes sont des céphalées, des nausées et des vomissements, de l’insomnie, une fatigue générale, une lassitude, des vertiges, des troubles de l’équilibre, une dyspnée et de l’inappétence.

Il s’agit donc d’une maladie fréquente touchant des gens en bonne santé mais exposés à un environnement extrême de haute altitude. Son incidence est variable, mais augmente très rapidement avec l’altitude ; elle serait de 15 % à 2 000 mètres d’altitude et de 60 % à 4 000 mètres.

Ce mal apparaît après un délai de quelques heures en altitude ; il régresse avec l’acclimatation et disparaît immédiatement à la descente. Les personnes empruntant un téléphérique pour séjourner seulement une ou deux heures en haute altitude, le temps d’admirer le point de vue — par exemple le téléphérique de l’aiguille du Midi (3 840 mètres) dans le massif du Mont-Blanc — ne seront pas touchées. » En revanche, expérience à l’appui, en arrivant en avion à La Paz vous risquez fortement d’y être confronté 😉 

On jette donc notre dévolu sur la lagune Wilcacocha à 20 minutes de Huaraz. A 3800m d’altitude, elle constitue un bon premier échauffement, pour une acclimatation en douceur !

On quitte l’hôtel vers 9h, on passe acheter des pommes et des barres de céréales et en avant. On arrête le collectivo et 20 minutes plus tard, nous voici au départ de la randonnée pour la laguna. Le chemin commence directement à monter, pour la mise en jambe on ne peut pas faire mieux. En fait, pendant 1h30 nous ne ferons que monter pour atteindre les 3800m d’altitude de la lagune. Le chemin est magnifique, on longe les champs de blé et de maïs, on traverse un village et on y croise de nombreux locaux qui nous saluent à chaque fois. Plus on monte, plus le paysage est beau : devant nous le flanc du canyon parsemé de ces nombreux champs et en arrière plan, les pics enneigés de la cordillère blanche.  On ne s’en lasse pas.

randonnées à Huaraz

randonnées à Huaraz

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Au bout d’une bonnes heure et demie de marche, on atteint enfin la lagune Wilcacocha. Derrière, le panorama sur les montagnes est toujours aussi beau et devant nous, dans la lagune, les poules d’eau jouent dans les roseaux. On se pose devant pour profiter de la vue tout en reprenant quelques forces. Des chiens se joignent à nous.

Ensuite nous faisons le tour de la lagune, de l’autre côté, la vue nous plonge dans le canyon. En contrebas le rio et les villages et devant nous le patchwork de champs et toujours ces majestueux pics.

randonnées à Huaraz

randonnées à Huaraz

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Apres cette belle promenade, nous regagnons le chemin par lequel nous sommes arrivés et redescendons jusqu’à la route pour récupérer un collectivo et rentrer à Huaraz. Cette première petite randonnée nous a mis en jambe, pas de problème d’altitude à déclarer, nous décidons donc de nous aventurer à la Laguna 69 dès le lendemain !

Magnifique randonnée à Huaraz : La Laguna 69

Réveil à 4h du matin : ça pique. Mais quand le réveil sonne, ça signifie que l’on va faire quelque chose de bien. Aujourd’hui, on va randonner jusqu’à la laguna 69 dont on a entendu tant de belles choses. A 5h du mat’ on est prêts, on prend le bus et 3h plus tard nous sommes au parc Huascaran.

Déjà, sur la route, on commençait à se rapprocher d’un des plus beaux sommets que l’on aperçoit depuis Huaraz. Le nez collé à la vitre du bus, on admire tous le paysage qui s’offre à nous : ces montagnes noires qui tombent à pics derrière lesquelles culminent les monts enneigés. À proximité de l’entrée du parc, on s’arrête devant un lac bleu turquoise, le lac llanganuco.  Le temps de prendre quelques photos et hop de retour sur la route pour rejoindre le point de départ de la randonnée.

randonnées à Huaraz

Nous débarquons dans une vallée peuplées de vaches au milieu de laquelle file un court d’eau. L’endroit est paisible. Face à nous les géants blancs que nous voyons depuis Huaraz. On commence la randonnée en suivant les panneaux qui indiquent la Laguna 69. Les premières centaines de mètres sont une petite partie de plaisir où l’on ne ressent pas encore les effets de l’altitude, le terrain est plat et la vue déjà splendide. Puis, après une petite demie heure, le chemin commence à grimper. L’herbe sous nos pieds s’est transformée en terre et en cailloux. On avance quand même sans trop de difficultés. On s’arrête au bout d’une heure et demie.

randonnées à Huaraz

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Nous sommes à la moitié du chemin et ce qui nous attend est plus costaud que ce que l’on vient de passer. En regardant le paysage on devine que l’on doit passer au moins une première crête pour atteindre la lagune. On se remet en route après avoir récupéré quelques forces. Effectivement, le chemin se corse. La pente est un peu plus raide et comme on gagne en altitude, l’effort devient de plus en plus difficile.

On passe enfin la crête. On débouche sur une petite lagune jolie aussi mais ce n’est pas la Laguna 69. Au loin on voit les autres randonneurs, ceux qui nous devancent, en petit points de couleurs sur un terrain en pente. La randonnée n’est pas finie et l’effort non plus à priori. On profite de cette lagune et de la vallée verdoyante que l’on rencontre juste après. Ici le chemin est agréable puisque de nouveau plat. On apprécie les paysages majestueux qui s’offrent à nous avec, en ligne de mire, le glacier et, derrière nous la montagne. On se sent vraiment tout petit.

randonnées à Huaraz

randonnées à Huaraz

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Puis de nouveau le terrain grimpe. La dernière heure d’effort n’est pas la plus facile, mon souffle est court et je fais des pauses tout les cinquante mètres. Arnaud a visiblement l’air de mieux supporter. 

Puis on passe une nouvelle crête, le chemin est de nouveau plat et au bout on distingue une étendue bleue turquoise : nous sommes arrivés.

Au fur et à mesure qu’on avance, on découvre une grande lagune bleu turquoise surplombée par le glacier que l’on a eu en ligne de mire toute la matinée. Du glacier, une cascade tombe directement dans la lagune. Tout autour des rochers blancs accueillent les randonneurs pour le pique nique face à la lagune. C’est magnifique.

Tout cet effort en vaut définitivement la peine. Nous n’avions jamais vu une eau de cette couleur et un glacier d’aussi près. On reste ici une bonne heure avant d’entamer la redescente, plus facile que la montée. On reprend le sentier en sens inverse et on profite encore plus des glaciers enneigés qui nous dominent, des vallées verdoyantes, des vaches qui paissent tranquillement, des cascades et des ruisseaux qui nous entourent. La nature est vraiment magnifique.

randonnées à Huaraz

Bon à savoir

Comment se rendre à la laguna 69 ?

  • Par vos propres moyens : Prendre un collectivo aux alentour de 5h30 du matin jusqu’à Sangay (environ 1h de trajet – 5 soles) puis un autre qui part de Sangay à 7h du matin et qui monte jusqu’au départ de la randonnée (environ 15 soles).
  • Par une agence : C’est le moyen qu’on a choisi, pour 35 soles un bus est venu nous chercher à l’hôtel et nous a ramené le soir. Chacun monte à son rythme, pas obligé de suivre le troupeau. 

De toutes les manières, vous ne serez jamais seuls à la laguna 69, des départs sont organisés tous les jours, toute l’année et en pleine saison (juillet-août) les bus sont plein.

Il vous faut, en plus compter l’entrée pour le parc Huascaran ! Vous pouvez prendre un billet à la journée ou, si vous prévoyez notamment de faire une ou plusieurs nuit de camping dans le parc, prendre un billet 21 jours (obligatoire pour pouvoir camper).

  • Le billet à la journée coûte 10 NS (2,7€)
  • Le billet 21 jours coûte 65 NS (18€)

Ou dormir à Huaraz ?

Nous avons logé pendant plus d’une semaine au Caroline Lodging. Même si notre avis est mitigé, on vous partage quand même l’adresse car c’est, a priori, l’hostel le moins cher du coin, qui offre le meilleur rapport qualité/prix. 15 soles/pers en dortoir – 40 soles la chambre privée sans baños privados, bon petit déjeuner inclus.

Là où on tique un peu c’est sur la tenue des sanitaires communs qui laisse parfois un peu à désirer (besoin de réclamer pour les recharges de papiers, hôtel très fréquenté donc vite sale, une seule douche avec de l’eau vraiment chaude). Laverie, Wifi qui marche jusqu’au 1er étage, l’hôtel propose aussi ses services d’agence (moins chers que les agences du centre-ville) mais bien faire attention que vos demandes sont prises en compte et redemander plusieurs fois car l’organisation reste parfois, là aussi, à désirer (oubli de réservation, pas le même discours d’une personne à une autre). Sinon, vous pouvez chercher par ici votre hébergement à Huaraz 😉

Que faire d’autre comme activités et randonnées à Huaraz ? 

Plein de choses !!

Randonnée à la demie journée :

  • Laguna Wilcacocha
  • ruines Wilcahuain

Randonnées à la journée

  • Laguna 69
  • Laguna Churup – encore une lagune, concurrente de la laguna 69 mais bien différente. On la surnomme la lagune au 7 couleurs…
  • Glacier Pastoruri – Pour approcher de près un glacier au milieu de beaux paysages, il parait cependant qu’on fait plus de voiture que de marche…

Sommets, essayez vous à l’andinisme

  • Pisco sur 3 jours
  • Wallunaraju sur 2 jours

De l’escalade sur roche ou sur glace, du VTT, de la randonnée à cheval,…

Et aussi de nombreux treks, de 2 à 15 jours dont on vous parlera très prochainement.

[highlight3]Pour plus d’infos[/highlight3] sur les différentes randonnées à faire dans le coin, je vous suggère les articles très complets d’un sac sur le dos.

Ces deux balades sont une bonne préparation aux effets de l’altitude. A la redescente de la laguna 69, juste quelques maux de tête à signaler mais après une bonne nuit de sommeil c’est vite oublié. Nous vous conseillons vivement de prendre le temps de faire au moins une ou deux petites randonnées à Huaraz avant de vous lancer dans une randonnée plus longue. Huaraz est un véritable terrain de jeu pour quiconque aime la marche, la montagne et les paysages à couper le souffle. En ville, il existe un nombre incalculable d’agences qui vous proposeront un nombre impressionnant de sorties à la journée ou plus. C’est simple, on peut rester ici facilement 15 jours tellement il y a de choses à faire dans le coin  !

randonnées à Huaraz

De notre côté, nous avons décidé de nous laisser tenter par un trek bien connu dans le coin : le trek de Santa Cruz, Si vous prévoyez de le faire, on vous a concocter un guide ultra complet pour bien vous préparer !

La semaine prochaine donc, on vous dit TOUT sur l’organisation et la déroulement de notre trek de 4 jours en autonomie dans la cordillère blanche, vous verrez, c’est pas si compliqué que ça !

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